Le blog du Dr Boris Hansel - Diabétologue et nutritionniste

L’étude ADVANCE-ON a été présentée au récent congrès de l’ EASD 2014 et publiée dans le NEJM.
A l’issue des 5 ans de l’étude ADVANCE comparant le devenir de diabétiques de type 2 selon le niveau de contrôle de la glycémie et de la pression artérielle, on dispose d’un prolongement de suivi de 5-6 ans pour 80% des patients de l’étude (étude ADVANCE-ON)
Rappelons qu’après DCCT (DT1) et UKPDS (DT2), ADVANCE est la 3 eme grande étude à suivre les complications du diabète en fonction du contrôle de la glycémie.
Que dit l’étude ADVANCE ON?
La différence d’hémoglybine glyquée (HbA1c) entre les deux groupes de stratégie thérapeutique, de même que la différence de pression artérielle disparaissent rapidement. Par conséquent toute différence observée dans ADVANCE ON résulte de l’impact de l’intervention initiale.
Concernant l’impact du contrôle glycémique sur les complications, les patients du groupe contrôle intensif de la glycémie qui avait tiré un bénéfice rénal avec un nombre significativement moindre d’insuffisances rénales sévères durant les 4 années de l’étude conservent ce bénéfice à 6 ans.
Les autres complications micro et macrovasculaires ne diffèrent pas, il n’y a donc pas d’effet mémoire du contrôle intensif de la glycémie.
Bonne nouvelle cependant, dans ADVANCE et ADVANCE ON, le contrôle strict du diabète n’a pas eu d’effet délétère, notamment cardiovasculaire, tel que constaté dans l’étude ACCORD.
En revanche, les patients du bras contrôle tensionnel strict (< 140/90 mmHg) ont développé significativement moins de maladies cardiovasculaires comparativement au groupe témoin dont la PA moyenne durant ADVANCE était de 145/81 mmHg. Le traitement intensif de la PA est donc utile puisqu’il se manifeste encore plusieurs années après.
« Ces résultats pourraient faire recommander d’optimiser le contrôle glycémique des diabétiques sous IEC qui gardent une macroalbuminurie » suggère le Dr Hansel.
Auteur :
Le Dr Boris Hansel est endocrinologue-diabétologue et nutritionniste. Il est MCU-PH à l'université Paris 7 et à l'hôpital Bichat à Paris. Il exerce dans le service de diabétologie-endocrinologie-nutrition où il est responsable de la prise en charge de l'obésité. Ses travaux de recherche concernent notamment le syndrome métabolique, les anomalies des lipoprotéines et l'épidémiologie nutritionnelle.
Déclaration d’intérêts : Aucun.
REFERENCE
Zoungas S, Chalmers J, Neal B, et al. Follow-up of Blood-Pressure Lowering and Glucose Control in Type 2 Diabetes. N Engl J Med. 2014 Sep 19.
Citer cet article: Contrôle strict de la glycémie et de la PA : quel intérêt à long terme? - Medscape - 7 oct 2014.
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