IC aiguë : le serelaxin diminue de moitié les aggravations à 5 jours dans RELAX-AHF

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

2 septembre 2014

Barcelone, Espagne – Une nouvelle analyse de l’étude RELAX-AHF (Relaxin for the Treatment of Acute Heart Failure) montre que parmi les patients hospitalisés, ceux qui ont reçu du serelaxin, relaxine recombinante aux propriétés vasoactives, sont deux moins nombreux que ceux ayant reçu un traitement usuel, à avoir aggravé leur insuffisance cardiaque dans les 5 jours suivant l’hospitalisation, et ce, quel que soit le traitement [1]. Ce résultat, présenté au congrès de l’European Society of Cardiology 2014, vient apporter de l’eau au moulin de ce peptide vasoactif qui, dans l’étude RELAX-AHF , avait montré un effet bénéfique significatif sur les symptômes de l’IC, et notamment les dyspnées, et sur la mortalité CV et toute cause mais qui n’avait pu satisfaire les critères secondaires de l’étude (décès cardiovasculaires, réhospitalisations dans les 60 jours, survie en dehors de l'hôpital à 60 jours).

La relaxine, hormone des adaptations hémodynamiques de la grossesse

La relaxine est une hormone qui contribue aux adaptations hémodynamiques de la grossesse. L'idée est donc d'utiliser les propriétés pharmacologiques de la relaxine dans la décompensation cardiaque aiguë en administrant une relaxine recombinante humaine : serelaxin (laboratoire Novartis).

 

Moins d’aggravation dans les 5 jours suivants l’hospitalisation

Randomisée et contrôlée en double aveugle, l’étude RELAX-AHF a évalué les effets d’une perfusion IV de serelaxin pendant 48 heures chez 1 161 patients hospitalisés pour décompensation aiguë d’IC.

L’analyse présentée à l’ESC a comparé les groupes serelaxin et placebo en termes d’aggravation de leur insuffisance cardiaque au cours des 5 jours qui ont suivi leur admission à l’hôpital. Les investigateurs ont montré que pendant cette période, 12,2% des patients sous thérapeutiques usuelles ont connu une aggravation de leur IC, versus 6,7% des patients ayant reçu du serelaxin. L’aggravation de l’IC comprenait une durée prolongée de la thérapie IV, une élévation des marqueurs des anomalies cardiaques et rénales, une augmentation de la durée d’hospitalisation, et une mortalité accrue.

« Cette moindre aggravation a été observée quels que soient  le type ou l’intensité des stratégies thérapeutiques utilisées, qu’il s’agisse juste de diurétiques perfusés en IV ou de traitements beaucoup plus intensifs » a précisé le Pr John Teerlink (San Francisco Veterans Affairs Medical Center, University of California San Francisco) et co-investigateur de l’étude.

« Ces résultats, qui démontrent une absence d’aggravation de l’IC immédiatement après l’hospitalisation pour décompensation, pourraient participer à l’explication de l’effet bénéfique de la serelaxin sur la mortalité à 180 jours observés précédemment, a-t-il ajouté. D’autres études en cours, comme RELAX-AHF-2 et RELAX-AHF-ASIA, devraient, elles aussi, contribuer à confirmer et à comprendre ce bénéfice. »

Des résultats qui seront sans doute nécessaires pour répondre aux autorités de régulation européennes et américaines qui, reprochant à la serelaxin son manque de preuves d’efficacité, en particulier en termes de bénéfice clinique, ont retoqué la molécule vasoactive en début d’année.

Le Pr Teerlink a déclaré avoir reçu des financements et une rémunération comme consultant de la part de Novartis en tant que co-principal investigateur de RELAX-AHF et RELAX-AHF-2, et comme expert pour PARADIGM-HF.

L’étude RELAX-AHF a été financée par Novartis Pharma AG. 

 

  REFERENCE :

  1. Teerlink J. RELAX AHF trial: Serelaxin reduces in-hospital worsening heart failure. ESC 2014. 1er septembre 2014.

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