Londres, Royaume-Uni – Le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) a publié de nouvelles recommandations pour le traitement des patients à risque cardiovasculaire au Royaume-Uni [1].
Le groupe de travail du NICE mené par le Dr Anthony Wierzbicki (St Thomas' Hospital, Londres, Royaume-Uni) préconise une prise en charge plus agressive par rapport à ses dernières recommandations cliniques, en date de 2006.
Désormais, Outre-Manche, un traitement par atorvastatine 20 mg devra être initié, après échec des mesures hygiéno-diététiques, chez les patients qui ont un risque cardiovasculaire à 10 ans qui excède les 10%.
Auparavant, les recommandations du NICE préconisaient d’initier un traitement par simvastatine 40 mg chez les patients qui avaient un risque cardiovasculaire à 10 ans de plus de 20 %.
Les calculateurs QRISK2 et UKPDS spécifiques aux britanniques
Pour estimer le risque cardiovasculaire à 10 ans chez les individus âgés de 40 à 74 ans, les médecins devront utiliser le calculateur QRISK2. Pour les patients atteints d’un diabète de type 2, le risque cardiovasculaire à 10 ans sera calculé grâce à l’United Kingdom Prospective Diabetes Study (UKPDS).
Chez les patients qui ont déjà une maladie cardiovasculaire connue ou un diabète de type 2, les recommandations indiquent de débuter le traitement par l’atorvastatine 80 mg afin d’atteindre une réduction du LDL cholestérol d’au moins 40 %.
Une dose d’atorvastatine plus faible pourra être utilisée s’il existe un risque d’interactions médicamenteuses ou d’effets secondaires, ou si le patient préfère débuter avec une statine moins puissante.
Pour mémoire, aux Etats-Unis, l’ACC/AHA ont publié de nouvelles recommandations en novembre 2013 qui abandonnent les cibles thérapeutiques en LDL cholestérol. Elles s’appuient désormais sur le profil de risque cardiovasculaire des patients pour déterminer l'intensité d’un traitement (modéré ou intensif) par statine.
Ces recommandations introduisent un nouvel algorithme de calcul de risque cardiovasculaire et un nouveau seuil de 7,5% de risque cardiovasculaire à 10 ans pour les 45-70 ans en prévention primaire.
Le NICE suit donc les pas des deux sociétés savantes américaines. Outre-Manche, comme aux Etats-Unis, le nombre de candidats aux statines devrait donc lui aussi exploser.
A noter que, comme dans les recommandations nord-américaines, la valeur du cholestérol LDL n’est plus prise en compte pour débuter le traitement par statine.
Ce sujet a fait l'objet d'une publication sur Medscape.com
NICE clinical guideline CG181. Lipid modification: cardiovascular risk assessment of blood lipids for the primary and secondary prevention of cardiovascular disease. Publié en juillet 2014.
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Citer cet article: Statine et risque CV : les Anglais suivent l’impulsion américaine - Medscape - 23 juil 2014.
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