Cancer du col : la FDA approuve la détection primaire par test HPV

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

30 avril 2014

Silver Spring, Etats-Unis – Alors que le dépistage traditionnel  du cancer du col de l'utérus est fondé sur l'examen cytologique du frottis  cervico-vaginal (test Pap), la Food and  Drug Administration (FDA) vient de donner son approbation à un test ADN de  détection de plusieurs papillomavirus humains (HPV) mis au point par le  laboratoire Roche pour son utilisation comme examen de dépistage de première ligne,  à la place du frottis cervical selon Papanicolaou [1].

Extension  d’indication

La nouveauté, c’est l’extension d’indication du  test cobas® HPV au dépistage préventif  de première ligne chez les femmes de 25 ans et  plus. C’est à ce jour le seul test à être homologué aux Etats-Unis à ce titre,  précise un communiqué des laboratoires Roche [2].

Aux Etats-Unis, ce test avait déjà été  approuvé par la FDA en avril 2011 pour une utilisation chez les femmes âgées de  21 ans ou plus, présentant des résultats cytologiques anormaux au niveau du col  de l’utérus (frottis ASCUS), ainsi que pour une utilisation en complément à une  cytologie cervicale normale chez les femmes âgées de 30 ans ou plus afin  d’évaluer la présence de génotypes du HPV à haut risque.

L’approbation de la FDA, qui fait suite au  vote unanime du comité consultatif de cette administration, repose essentiellement  sur les résultats de l’étude ATHENA menée chez 47 000 femmes suivies pendant 3 ans qui a prouvé l’efficacité  et la sécurité du test. L’étude a démontré qu’une femme sur quatre positive au  HPV 16 développera un cancer du col dans les trois ans et que près d’une femme  sur sept positive au HPV 16 souffre d’une pathologie du col utérin de haut  grade non détectée par le test cytologique de Papanicolaou [2].

Identification  de 14 types de HPV à haut risque

Le test cobas HPV est un test qualitatif  in-vitro destiné au dépistage du papillomavirus humain dans des échantillons  prélevés sur des patientes. Il est basé sur l’amplification d’un segment d’ADN  cible par réaction de polymérisation en chaîne (PCR) et l’hybridation des  acides nucléiques pour la détection de 14 souches de HPV à haut risque (HR) en  une seule analyse. Ce test identifie spécifiquement les génotypes 16 et 18 du  HPV, ces derniers étant responsables d’environ 70% des cas de cancer du col,  mais aussi 12 autres types de HPV à haut risque (31, 33, 35, 39, 45, 51, 52,  56, 58, 59, 66 et 68).

Dans le cas où le test se révèlera positif  pour le HPV 16 ou 18, une colposcopie sera proposée à la patiente. En cas de  positivité pour l’un des 12 autres HPV, un frottis sera pratiqué avant une  éventuelle colposcopie, si nécessaire.

Roche a lancé le test cobas® HPV en 2009 dans  les pays qui acceptent la marque CE.

           

Une  position de la France datant de 2010

           

En France, le dernier rapport de la Hauté Autorité de Santé (HAS), daté de  juillet 2010, sur le dépistage du cancer du col indique « que la mise en  œuvre du test pour la détection des HPV en dépistage primaire en population  générale est actuellement prématurée ». Ce rapport estime cependant  « que la recherche des HPV pourrait contribuer à l’amélioration de la  performance du dépistage et que le test ADN HPV a une meilleure sensibilité que  le test cytologique mais une moins bonne spécificité. »

           

Motif du refus en dépistage primaire :  « Son efficacité pour dépister les lésions précancéreuses, utilisé seul,  chez les femmes de plus 30 ans  a été  démontré mais pas chez les femmes plus jeunes. »

           

 

Références
  1. FDA  approves first human papillomavirus test for primary cervical cancer screening (25/04/2014).

  2. Roche. Le test de détection du HPV de Roche homologué  par la FDA pour le dépistage

  3. primaire de première ligne  du cancer du col de l'utérus. Communiqué  de presse. 25 avril 2014.

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