Considérations diagnostiques
À l’heure actuelle, la majorité des cancers de la prostate sont identifiés chez des patients asymptomatiques. Le diagnostic est alors basé sur des anormalités du dosage du PSA ou d’un toucher rectal. Il peut être également diagnostiqué lors d’une résection transurétrale pour traitement des symptômes d’une hypertrophie bénigne de la prostate.
Symptômes de maladie localisée
Avant l’arrivée du dosage du PSA, les patients se présentaient avec des symptômes locaux : rétention urinaire, douleurs lombaires ou des membres inférieurs, et hématurie. Depuis l’utilisation du PSA, la plupart des cancers de la prostate sont diagnostiqués à un stade asymptomatique. Lorsque les symptômes apparaissent, des maladies autres que le cancer de la prostate peuvent être mises en cause. Par exemple, les mictions fréquentes, l’impériosité urinaire, la diminution du jet d'urine résultent souvent d’une hyperplasie bénigne de la prostate.
Symptômes de maladie avancée
Le cancer avancé de la prostate résulte d’une combinaison d’un envahissement lymphatique, hématogène et par contiguïté locale. Des manifestations osseuses sont particulièrement fréquentes, car cette pathologie présente une forte affinité pour le tissu osseux.
Les manifestations cliniques de cancer de la prostate localement avancé ou métastatique sont les suivantes :
• Perte de poids et inappétence
• Anémie
• Douleur osseuse avec ou sans fracture pathologique
• Compression médullaire
• Œdème et douleur des membres inférieurs dus à une compression veineuse, lymphatique péritonéale, ou par augmentation du volume de la prostate.
Diagnostic
Dans la majorité des cas, le diagnostic du cancer avancé de la prostate ne présente pas de problèmes majeurs. Néanmoins, voici certaines mises en garde :
Une maladie de Paget osseuse peut mimer des métastases osseuses.
Bien que les métastases osseuses soient surtout ostéoblastiques, des lésions ostéolytiques peuvent apparaître, entraînant des fractures pathologiques. Celles-ci doivent alors être différenciées de fractures ostéoporotiques dues à l’utilisation prolongée d’inhibiteurs de la LHRH.
Des manifestations neurologiques doivent être recherchées. Une faiblesse soudaine des membres inférieurs chez un patient âgé avec un antécédent de cancer de la prostate doit faire suspecter une compression médullaire, nécessitant un traitement urgent de type laminectomie par exemple. Bien que les métastases cérébrales avec manifestations neurologiques soient rares, elles apparaissent avec assez de fréquence pour mériter d’être recherchées.
Les lymphomes peuvent se manifester par des masses pelviennes ou des lésions osseuses. La coexistence de lymphomes avec un cancer de la prostate a déjà été reportée.
Le carcinome à cellules transitionnelles et le sarcome de la prostate sont plus fréquents chez les hommes ayant reçu précédemment une irradiation du pelvis pour cancer de la prostate. De même, le carcinome de la prostate à cellules squameuses peut être observé chez des hommes traités par hormonothérapie. Tous ces cas peuvent alors se présenter sous la forme d’une volumineuse masse pelvienne avec ou sans métastases.
Diagnostics différentiels
• Prostatite aiguë bactérienne et abcès prostatique
• Prostatite bactérienne
• Hypertrophie bénigne de la prostate
• Prostatite non bactérienne
• Tuberculose prostatique
Citer cet article: Cancer de la prostate : diagnostic et traitement - Medscape - 16 avr 2014.
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