Diabète gestationnel : en fait-on trop ou pas assez ?

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

28 mars 2014

Paris, France – « Le diabète gestationnel : en fait-on trop ou pas assez ? » Cette question, très pratique, a été débattue lors du congrès de la Société Francophone du Diabète par les Drs Françoise Lorenzini-Grandmottet (endocrinologue,Toulouse), Emmanuel Cosson (endocrinologue, Bondy) et Jacques Lepercq (gynécologue-obstétricien,Paris) [1].

Recommandations françaises : ce qui a changé

En France, les recommandations de diagnostic et de prise en charge du diabète gestationnel (Dg) ont changé fin 2010 modifiant les pratiques et soulevant plusieurs interrogations.

Trois changements majeurs sont intervenus :

- le dépistage de la glycémie à jeun est maintenant proposé au premier trimestre de la grossesse ;

- les seuils diagnostics ont été abaissés sur le modèle des recommandations de l'International Association of Diabetes and Pregnancy Study Groups (IADPSG) publiées quelques mois auparavant (T 0≥ 0,92 g/L , T 1h ≥ 1,80 g/L, T 2h ≥ 1,53 g/L) ;

- le dépistage universel a été remplacé par un dépistage ciblé.

En effet, le dépistage n’est plus proposé qu’en cas de facteurs de risque :

- âge maternel ≥ 35 ans ;

- IMC ≥ 25 (surpoids) ;

- ATCD de diabète au 1er degré ;

- ATCD personnel de diagnostic ou de macrosomie.

Pour les orateurs, ces nouvelles recommandations ont apporté leur lot de nouvelles problématiques. Le dépistage ciblé laisse-t-il passer des cas de diabète gestationnel graves ?

A contrario, la baisse du seuil de la glycémie à jeun (0,92g/L) gonfle-t-elle artificiellement l’incidence des diabètes gestationnels qui ne sont pas associés à des complications… ?

Baisse des seuils glycémiques : y-a-t-il un intérêt clinique ?

Les nouveaux seuils glycémiques bas établis en 2010 par l'IADPSGet conservés dans les recommandations française sont eu pour conséquence d’augmenter de façon sensible la prévalence du diabète gestationnel.

De nombreux pays se sont alarmés de cet afflux de diabète gestationnel.

Dr Françoise Lorenzini-Grandmottet (Endocrinologue,Toulouse)

« Le NIH, aux Etats-Unis, notamment, a recommandé de ne plus prendre en compte ces nouveaux critères parce qu’on ne sait pas s’il est réellement important de prendre en charge autant de femmes et parce qu’on ne sait pas comment faire pour prendre en charge autant de femmes dans de bonnes conditions », a souligné le Dr Françoise Lorenzini.

« De nouvelles études sont nécessaires pour savoir si dans notre population en France, ou en Europe, il est vraiment intéressant d’avoir ces nouvelles modalités et ces nouveaux critères », ajoute l’oratrice.

« Avec ce seuil, une femme sur 4 a une glycémie pathologique et donc une grossesse pathologique, soit

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