L'édito du Pr Gabriel Steg - Cardiologue

En confirmant la place centrale des statines dans une stratégie basée sur l’évaluation des risques et non plus sur le niveau de cholestérol, les nouvelles recommandations américaines sur les dyslipidémies et la prévention cardiovasculaire ont suscité une polémique aux États-Unis. Le Pr Steg y voit plusieurs raisons.
Tout d’abord, la disparition des objectifs et des seuils de cholestérol peut être difficile à accepter. C’est désormais le niveau de risque qui doit déterminer l’intensité de l’intervention (c.-à-d. une modification du mode de vie associée ou non à un traitement pharmacologique plus ou moins dosé). Les outils utilisés pour déterminer ce niveau de risque sont critiqués et gagneraient à être mieux validés pour éviter de sur-médicamenter certaines catégories de sujets. Car c’est là un autre point débattu : la prescription des statines dans une population très large.
Le Pr Steg rappelle que les statines, pour la plupart aujourd’hui génériquées, sont les seuls médicaments dont l’efficacité sur les événements cardiovasculaires a été démontrée chez les patients dyslipidémiques et qu’aucune autre classe pharmacologique affectant les lipides ne réduit le risque CV.
En Europe, où l’on reste attaché aux seuils et valeurs cibles, l’implémentation de ces recommandations nécessiterait un recalibrage du calculateur de risque en fonction de l’épidémiologie.
Auteur
Pr Ph Gabriel Steg
Service de Cardiologie
Hôpital Bichat-Claude Bernard
Faculté de Médecine Xavier Bichat
Université de Paris XII
Paris, France
Déclaration de liens d’intérêts :
Le Pr Steg déclare les relations financières suivantes :
- recherche clinique (pour INSERM U698): NYU School of Medicine, Sanofi, Servier
- orateur ou conférencier : Amarin, AstraZeneca, Bayer, Boehringer- Ingelheim, Bristol-Myers-Squibb, Daiichi-Sankyo, GSK, Lilly, Medtronic, Otsuka, Pfizer, Roche, sanofi, Servier, Takeda, The Medicines Company, Vivus
- Stockholding: Aterovax
Citer cet article: Recommandations américaines sur le cholestérol : retour sur une polémique - Medscape - 11 févr 2014.
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