Avis du Haut Conseil de Santé Publique sur les vaccins contenant de l’aluminium

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

2 janvier 2014

Dans cet article

Paris, France — La sécurité des sels d’aluminium utilisés comme adjuvants vaccinaux est au centre d'une polémique depuis plus de 10 ans.
En France, ce type d’adjuvants est présent dans les vaccins DTP, contre les hépatites A et B et contre les papillomavirus.
De nouveaux soupçons sur le rôle de l'aluminium dans le développement de troubles neurologiques dégénératifs ou de maladies auto-immunes ont émergé récemment, et conduit le groupe d'étude sur la vaccination à l'Assemblée nationale à réclamer un moratoire sur ces produits en mars 2012.
Par conséquent, la Direction générale de la santé (DGS) a sollicité l'avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) qui a mené son enquête et rendu un rapport rassurant fin juillet 2013 [1].
Les 11 experts de l'organe consultatif estiment que « les données disponibles à ce jour ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium, au regard des bénéfices que ceux-ci apportent. »
Ils considèrent les sels d’aluminium comme « l’adjuvant de choix pour augmenter l’efficacité des vaccins dirigés contre des pathogènes requérant des taux importants d’anticorps pour leur prévention. »
De son côté, l’Académie de médecine avait déjà écartée l’idée d’un moratoire , fin juin 2012, au motif « qu’aucune preuve de toxicité neurologique imputable à l'aluminium de l'alimentation ou des vaccins n'a pu encore être fournie à ce jour » et que « tout moratoire portant sur la non-utilisation des adjuvants aluminiques rendrait impossible, sans aucun argument probant, la majorité des vaccinations » [2].


Un adjuvant utilisé depuis plus de 90 ans et dans le monde entier

Pour arriver à ces conclusions, le HCSP a procédé à une revue critique de la littérature internationale sur les bénéfices et les risques liés à l’utilisation d’aluminium ainsi que sur les alternatives possibles à ces adjuvants.
Globalement, l’instance d’expertise fait remarquer que « la plupart des vaccins inactivés, entiers ou sous-unitaires, utilisés dans le monde contiennent des adjuvants qui conditionnent leur efficacité, et que l’aluminium est l’adjuvant majoritairement utilisé. »
Elle souligne que les sels d’aluminium sont ajoutés aux antigènes vaccinaux depuis 1920 « sans qu’aucun pays ou instance officielle n’ait jamais remis en cause le bien-fondé de cette adjonction ni la sécurité des vaccins contenant cet adjuvant. »

Aluminium et myofasciite à macrophages : pas de lien de causalité confirmé

Les premières inquiétudes sur l'éventuelle toxicité de l'adjuvant aluminique remontent à 1998 avec la publication des travaux du Pr Romain Gherardi (hôpital Henri-Mondor, Créteil) dans le Lancet [3]. L’étude qui enrôlait une dizaine d’individus souffrant de myalgies, arthralgies, faiblesse musculaire, asthénie… a montré que des biopsies pratiquées dans le muscle deltoïde, au niveau du site d’injection des vaccins, révélaient des lésions spécifiques, avec des nanocristaux d'aluminium piégés dans les macrophages. Les chercheurs ont appelé ce nouveau syndrome myofasciite à macrophages.
Quinze ans après, le HCSP conclut que si le lien entre la vaccination et la présence dans les muscles de granulomes contenant de l’aluminium est reconnu, aucune étude dans la littérature ne permet d’affirmer le lien de causalité entre les signes cliniques rapportés originellement par les participants à l’étude du Pr Gherardi et la présence de granulomes contenant de l’aluminium.
Le HCSP ajoute que la symptomatologie décrite concerne principalement des adultes exposés à un nombre élevé de vaccinations contenant de l’aluminium (5 en moyenne) dans les 10 années antérieures. En outre, cette symptomatologie n’est pas rapportée chez les nourrissons qui pourtant reçoivent proportionnellement plus d’aluminium provenant des vaccins. 
Enfin, le HCSP fait remarquer que les publications concernant des séries de cas de myofasciite à macrophages de l’adulte proviennent de cette seule équipe française. En dehors de l’hexagone, seuls quelques cas cliniques ont été publiés.

Quid d’une éventuelle toxicité cérébrale ?

Début 2013, l’équipe du Pr Gherardi a publié une étude montrant que les monocytes pouvaient phagocyter l'aluminium et migrer dans le cerveau de souris.

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