Introduction
« En urologie, nous utilisons les antibiotiques dans tous les domaines comme traitements et en prophylaxie. Or, les antibiotiques sont une espèce en danger que nous voulons préserver. Nous devons donc les utiliser correctement », a exposé le Dr Magnus Grabe (Hôpital universitaire de Skane, Malmö, Suède) en préambule d'une session sur le bon usage de l'antibioprophylaxie en chirurgie urologique à l'occasion du 27e congrès de l'European Association of Urologie (EAU) [1].
L'objectif de l'antibioprophylaxie en chirurgie urologique est de prévenir les complications infectieuses qui peuvent survenir au cours des procédures diagnostiques et thérapeutiques. Toutefois, l'antibioprophylaxie est controversée depuis le début des années 70. La plupart des études sur le sujet ont des défauts de méthodologie et manquent de puissance statistique et il existe peu de données scientifiques sur les meilleures stratégies d'antibioprophylaxie. Quelques revues de la littérature ont fourni des données pour les biopsies transrectales de la prostate et la résection transuréthrale de la prostate, mais pour toutes les autres procédures, les données sont contradictoires. En outre, la pratique de l'urologie a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie et les études anciennes ne peuvent plus servir de référence. Enfin, plusieurs enquêtes européennes ont mis en évidence des antibioprophylaxies très variées d'un pays à l'autre et d'un praticien à l'autre. Il était donc nécessaire de réaliser de nouvelles recommandations s'appuyant sur des études cliniques, des opinions d'experts et des consensus professionnels.
La section europ é enne de l'infection en urologie (ESIU) de l'EAU a accompli un travail conséquent en classant les différentes procédures en fonction du niveau de contamination du site opératoire et en suggérant des stratégies d'antibioprophylaxie adaptées. Les présentes recommandations tiennent compte des recommandations de la Paul Ehrlich Society for Chemotherapy, de la German Society of Urology, de l ' Association Fran ç aise d ' Urologie [2] et d'un groupe de travail international.
Pour situer l'ampleur du problème, une enquête pan-européenne menée par l'EAU dans plusieurs pays européens sur plus de 200 services ou unités d'urologie a révélé que 9,7 % des patients développaient une infection de l'appareil urinaire iatrogène [3].
Citer cet article: Quand et quelle antibioprophylaxie péri-opératoire en urologie ? - Medscape - 24 avr 2012.
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