L'essentiel sur la grippe

6 novembre 2013

Dans cet article

L’essentiel pour la pratique

L'infection par le virus de la grippe est hautement contagieuse et   transmissible par voie aéroportée. Elle est responsable d'un tableau   aigu fébrile associé à des symptômes systémiques qui peuvent aller de la   simple fatigue à la détresse respiratoire aiguë et au décès. En  France,  la grippe touche chaque année entre 2 et 8 millions de  personnes selon  le Groupe d'Expertise et d'Information sur la Grippe,  et provoque entre  1500 et 2000 morts, essentiellement chez les  personnes de plus de 65  ans.

1. Symptômes et signes

La présentation de l'affection virale grippale est variable mais elle   comporte habituellement la plupart des signes et symptômes suivants :  

• apparition brutale de la maladie
• fièvre
• douleur pharyngée
• myalgies
• céphalées frontales ou rétro-orbitaires
• rhinite avec écoulement nasal
• grande fatigue avec faiblesse
• toux initialement sèche
• encéphalopathie aiguë
• tachycardie
• yeux brillants et parfois rouges

La période d'incubation de la  grippe est d'environ 2 jours, mais  peut aller de 1 à 4 jours. En raison  d'une transmission aéroportée par  les aérosols et la possibilité de  transmission par des personnes  asymptomatiques ou des surfaces  contaminées, le patient peut ne pas se  rendre compte qu'il a été exposé  à la maladie.[3]

2. Diagnostic

Les critères habituels pour le diagnostic de grippe A ou B reposent sur   la mise en culture virale d'un prélèvement nasopharyngé ou de la gorge.   Des tests diagnostiques rapides sont également disponibles, mais en   raison de leur coût, de leur disponibilité et de problèmes de   sensibilité, la plupart des médecins posent encore le diagnostic de   grippe sur des critères cliniques seuls. L'immunofluorescence se fait   peu. Le test le plus fiable et le plus rapide est aujourd'hui la PCR,   dont l'utilisation va crescendo et qui sera, à terme, utilisée comme   test diagnostique de routine dans la plupart des structures   hospitalières.

Chez le sujet âgé ou chez les patients à risque avec des symptômes   pulmonaires compatibles avec une grippe, une radio du thorax doit être   réalisée pour exclure une pneumonie.


Radiographie du thorax montrant une pneumopathie extensive sévère lors d'une grippe aviaire.

3. Particularité  de la grippe aviaire

Les kits commerciaux  standards disponibles pour le diagnostic rapide   de la grippe A ne permettent  pas de détecter le virus aviaire H5N1.[4]    Le diagnostic repose sur l'utilisation d'un  test spécifique avec   écouvillon nasopharyngé spécifique de H5N1 (Arbor Vita  Corporation) qui   a été approuvé par la FDA en 2009.

Les autres tests qui  sont pratiqués, bien que non spécifiques, au   cours du diagnostic de la grippe  aviaire sont les suivants :

  • numération  de la formule sanguine

  • bilan  hépatique complet avec taux de prothrombine

  • ionogramme  sanguin avec dosage de créatininémie

Sur  le plan  radiologique, la grippe aviaire peut se présenter sous  un  large panel de  syndromes, allant d'infiltrats multiples bilatéraux à   des foyers alvéolaires  lobaires ou multi-lobaires.

4.  Prise en charge

a. Prévention

Comme pour d'autres  pathologies, la prévention de la grippe est la plus efficace des stratégies de  prise en charge.

  • Le  vaccin de la grippe A et B est  administré  annuellement  avant l'épidémie de grippe saisonnière.  Chaque année, le  vaccin est composé des  sous-types circulant dans le  monde. En janvier  2013, la FDA a approuvé Flublok  (Protein Sciences)  un vaccin trivalent  saisonnier qui est produit grâce une  technique  permettant une  production plus rapide durant les pandémies  grippales.[6,7] L'intérêt du  procédé de fabrication du  Flublok  (indiqué chez le sujet âgé de 18 à  49 ans) et qu'il n'est pas produit à   partir d'embryons d'oeuf, qui est  la méthode traditionnelle de  production des  vaccins. La production  repose sur une technique d'ADN  recombinant et  d'expression de virus  d'insectes. En 2007, la FDA avait  également approuvé le premier  vaccin  pour le virus H5N1.

  • En   plus de la vaccination, certaines mesures de santé publique  sont  également efficaces  pour limiter la dissémination et la  transmission  du virus grippal, en particulier  dans les environnements  clos.[8] Cela   repose sur une surveillance accrue de la température  journalière et  surtout la  mise en quarantaine à domicile des cas  répertoriés et  rapidement identifiés  comme potentiellement infectés.

  • Traitement   par chimioprophylaxie : En France, la  chimioprophilaxie recommandée  par le Haut  Conseil de Santé Publique et  qui a l'AMM repose sur  l'administration d'oseltamivir  ou de zanamivir.  Ce traitement ne sera  administré que dans la population ciblée   habituellement par la  vaccination en cas d'exposition suspectée.

b.  Traitement curatif

Quatre médicaments  antirétroviraux peuvent être potentiellement utilisés pour le traitement de la  grippe en curatif :

  • oséltamivir (reçu l'AMM en  France)

  • zanamivir (reçu l'AMM en  France)

  • amantadine

  • rimantadine

Pour  ce qui  concerne le traitement du virus humain H5N1, il n'y a   actuellement comme  thérapie spécifique que l'administration   d'inhibiteurs de la neuraminidase sous  forme d'oséltamivir.

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