Les Français particulièrement imprégnés de pesticides et de PCB-NDL
D'après l'InVS, en France, les taux d'imprégnation de certains pesticides et PCB sont « parmi les plus élevés en référence à des pays comparables ». 7 mai 2013 Voir les commentaires du Dr Joël Spiroux de Vendômois (docteur en médecine générale et de l'environnement) dans la rubrique Opinions sur l'actualité. |
Saint Maurice, France — L'exposition chronique de la population française aux pesticides et à certains PCB se traduit par des taux d'imprégnation parmi les plus élevés des pays industrialisés. C'est ce que révèle le second tome du rapport Exposition de la population française aux substances chimiques de l'environnement» consacré à trois types de pesticides et aux polychlorobiphényles non dioxin-like (PCB-NDL) [1]. Le tome 1 (déjà publié) concernait les métaux et métalloïdes.
Cet énorme travail de l'Institut national de veille sanitaire (InVS), s'inscrit dans le cadre du volet environnemental de l'étude nationale nutrition santé (ENNS). Il a été réalisé grâce à des analyses de sang, d'urine et de cheveux prélevées sur un échantillon représentatif de la population française en 2006-2007, soit 400 personnes âgées de 18 à 74 ans. En tout, l'exposition a été estimée par la mesure de 42 biomarqueurs.
Les pesticides mesurés appartiennent à la famille des organochlorés, dont la plupart sont interdits aujourd'hui mais persistants dans l'environnement et dans l'organisme humain (ex. : DDT, lindane), ainsi que des organophosphorés et des pyréthrinoïdes, encore utilisés aujourd'hui majoritairement pour leur propriétés insecticides. Les PCB sont, quant à eux, interdits en France depuis 1987.
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Une forte exposition aux pesticides organophosphorés et pyréthrinoïdes
Les niveaux français des pesticides organophosphorés et pyréthrinoïdes sont parmi les plus élevés en référence à des pays comparables.
« Concernant, les pyréthrinoïdes, famille d'insecticides la plus utilisée dans le traitement des cultures et dans les applications domestiques, les concentrations sont plus élevées que celles observées en Allemagne, au Canada ou aux Etats-Unis », note l'InVS.
Les principales sources de ce perturbateur endocrinien sont la consommation de fruits et de légumes et l'utilisation domestique de pesticides (ex. : traitement antipuces des animaux domestiques ou traitement d'un potager).
Pour les pesticides organochlorés, « dans l'ensemble, à l'exception de certains chlorophénols (notamment utilisés comme antimite ou désodorisant), les concentrations de pesticides organochlorés observées sont relativement basses, ce qui traduit l'effet positif d'une interdiction déjà ancienne pour la plupart des composés. C'est le cas, par exemple, de l'insecticide DDT », se félicite l'InVS.
Globalement, les concentrations de métabolites des pesticides organophosphorés sont inférieures à celles de la population allemande (en 1998) et similaires à celles de la population israélienne mais supérieures à celles des Américains ou des Canadiens.
Encore trop de PCB-NDL
La concentration sanguine de PCB-NDL, utilisés autrefois dans les transformateurs électriques, les encres ou les peintures, a été divisée environ par trois en France en vingt ans (entre 1986 et 2007). Néanmoins, encore « environ 13% des femmes en âge de procréer (18-45 ans) et moins de 1% des adultes ont une concentration de PCB totaux supérieure aux seuils critiques définis par l'Anses (700 ng/g de lipides pour les femmes en âge de procréer et 1800 ng/g de lipides pour les autres adultes) », note l'institut.
Les concentrations sériques de PCB observées dans la population française sont le plus souvent un peu supérieures à celles observées dans d'autres pays d'Europe et environ 5 fois plus élevées qu'aux Etats-Unis où les comportements alimentaires sont différents (moindre consommation de poisson).
Citer cet article: Les Français particulièrement imprégnés de pesticides et de PCB - Medscape - 7 mai 2013.
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