La vitamine D protègerait aussi des fibromes utérins !

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

24 avril 2013

La vitamine D protègerait aussi des fibromes utérins !

Une étude nord-américaine montre que les femmes non ménopausées qui ne sont pas carencées en vitamine D ont un moindre risque (- 32%) de développer des fibromes utérins.
24 avril 2013

Greenville, Etats-Unis — D'après les conclusions d'une étude du National Institute of Health (NIH), les femmes qui ont un taux de vitamine D suffisant ont 32% de risque en moins de développer des fibromes que les autres [1].

L'effet protecteur contre les fibromes utérins pourrait donc s'ajouter aux multiples vertus extra-osseuses de la vitamine D parmi lesquelles la baisse de la mortalité toutes causes, du risque de maladies cardiovasculaires, du risque de diabète, de cancer du côlon et possiblement d'autres cancers mais aussi de certaines maladies autoimmunes comme la sclérose en plaques[2].

Les fibromes utérins, tumeurs non cancéreuses, sont souvent sources de douleur et de saignements. En outre, elles sont l'une des principales causes d'hystérectomie. Or, si l'on sait que les fibromes sont hormono-dépendants, les facteurs qui agissent sur leur développement restent très peu connus.

Selon les auteurs de cette nouvelle étude, la pathogénèse des fibromes impliquerait un rétro-contrôle positif entre la production de matrice extracellulaire et la prolifération cellulaire [3] Or, la vitamine D, régule la matrice extra-cellulaire et pourrait agir en inhibant ce rétro-contrôle. Elle confèrerait donc un effet protecteur contre les fibromes.

Pour tester leur hypothèse, le Pr Donna Baird et coll. (George Washington University, Medical University of South Carolina, Etats- Unis) ont recherché la présence de fibromes à l'échographie chez 1036 femmes non ménopausées de l'Etat de Washington, âgées de 35 à 49 ans (620 afro-américaines, 416 femmes d'origine caucasienne).

Ils ont, par ailleurs, pratiqué des analyses de sang pour mesurer leur taux plasmatique de 25 hydroxy-vitamine D. Les femmes dont le taux dépassait 20 ng/mL étaient considérées comme non carencées (bien que certains experts pensent que des niveaux plus élevés sont nécessaires). Les participantes ont également complété un questionnaire sur l'exposition solaire.

Un tiers de risque en moins chez les femmes non carencées


Premier constat : seules 10% des afro-américaines et la moitié des femmes caucasiennes ont des taux plasmatiques de 25 hydroxy-vitamine D suffisants (>20 ng/mL).

Aussi, les femmes non carencées ont un risque de développer des fibromes abaissé de 32% comparées aux autres (RR=0,68 ; IC 95%, 0,48 à 0,96). Chaque augmentation de10 ng/mL de 25 hydroxy-vitamine D est associée à une baisse de 20% du risque de fibromes.

De la même façon, les femmes qui passent plus d'une heure par jour à l'extérieur (80%) ont un risque de fibromes abaissé de 40% par rapport aux autres.

Les afro-américaines sont plus carencées mais, la réduction du risque de fibromes est approximativement la même dans les deux groupes ethniques.

La redondance entre les résultats des questionnaires sur l'exposition solaire et ceux des mesures de la 25 hydroxy-vitamine D, la similarité des résultats entre les afro-américaines et les femmes caucasiennes, et le rationnel biologique, sont autant d'arguments pour penser qu'il existe une association causale entre le niveau de vitamine D et le risque de fibromes.

«Il serait merveilleux que quelque chose d'aussi simple et de peu coûteux que l'exposition quotidienne de la peau au soleil puissent réduire le risque de développer des fibromes », a commenté le Pr Baird dans un communiqué de presse.

Le chercheur souligne cependant que d'autres études devront être menées chez la femme pour confirmer ces résultats.

Une forte disparité ethnique

Concernant les fibromes utérins, les femmes d'origine africaine ont des symptômes plus précoces et plus sévères, une plus forte incidence, des tumeurs de plus grande taille et trois fois plus de risque d'hystérectomie que les femmes d'origines caucasiennes.


Etude financée par le National Institute of Environmental Health Sciences, Office of Research on Minority Health, National Institutes of Health, HHS. Les auteurs n'ont pas déclaré de liens d'intérêts.

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