Vaccin HPV : moins d'un tiers des adolescentes françaises vaccinées
Selon une étude de l'Institut de Veille Sanitaire, moins de la moitié des jeunes filles initient une vaccination anti HPV et moins d'un tiers reçoivent les 3 doses recommandées. 25 mars 2013Saint Maurice (94), France - Selon une enquête de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), la couverture vaccinale complète contre les papillomavirus humain (HPV), les virus responsables du cancer du col de l'utérus, « reste faible » [1].
Moins de la moitié des jeunes filles qui avaient entre 15 et 17 ans entre le 11 juillet 2007, date du remboursement du premier vaccin anti HPV, et fin 2011 ont initié une vaccination contre les papillomavirus et moins d'un tiers ont reçu les 3 doses recommandées, rapportent les auteurs, Laurence Fonteneau et coll. (InVS, France).
En France, la vaccination anti HPV n'est pas obligatoire mais elle est recommandée aux jeunes filles âgées de 14 ans avec un rattrapage pour certaines jeunes filles de 15 à 23 ans qui n'auraient pas eu de rapports sexuels ou, au plus tard, dans l'année suivant le début de leur vie sexuelle. Une jeune fille est considérée à jour de sa vaccination lorsqu'elle a reçu 3 doses de vaccin anti HPV.
Moins d'un tiers des jeunes filles ont reçu une vaccination complète
Sur le plan méthodologique, la couverture vaccinale contre les HPV a été estimée à partir de l'Échantillon généraliste des bénéficiaires (EGB), un échantillon représentatif de l'ensemble des personnes couvertes par l'assurance maladie.
Les résultats de l'enquête montrent que moins d'un tiers des jeunes filles ont reçu les 3 doses recommandées au 31 décembre 2011 (29,9% ; IC95%:[28,9-30,9]), et moins de la moitié ont initié une vaccination contre les papillomavirus (45,3% ; IC95%:[44,2-46,4]).
« Notre estimation est inférieure mais reste comparable à celle de l'enquête Vaccinoscopie®, dans laquelle 34% des jeunes filles de 15 ans en 2011 étaient complètement vaccinées contre le HPV [2]. Ces couvertures vaccinales basses montrent un suivi des recommandations vaccinales insuffisant et posent la question de la faible adhésion à cette vaccination », notent les auteurs.
Un article paru récemment dans le Journal of the National Cancer Institute montre que le même phénomène est observé aux Etats-Unis avec 32% des jeunes filles âgées de 13 à 17 ans en 2010 qui ont reçu les trois doses de vaccin anti HPV [3].
Une couverture vaccinale anti HPV en baisse
Le suivi de la couverture HPV à partir des données ECB a permis de mettre rapidement en évidence une tendance à la baisse de la couverture des jeunes filles de 14 ans en 2011. La couverture vaccinale à 14 ans a progressé jusqu'en 2010 et diminué dans toutes les cohortes au cours de l'année 2011 par rapport aux niveaux qu'elle avait atteint depuis 2008.
« La publication, au printemps 2010, de plusieurs articles dans la presse nationale mettant en cause la sécurité d'emploi du vaccin explique vraisemblablement cette tendance », indique l'InVS.
Notons que le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) avait pourtant recommandé, fin 2011, la poursuite de la vaccination contre le papillomavirus humain, après la remise en cause de son efficacité par un collectif de médecins.
Pas assez pour rétablir la confiance, semble-t-il.
Les auteurs n'ont pas déclaré de liens d'intérêt en rapport avec le sujet. |
Citer cet article: Vaccin HPV : moins d'un tiers des adolescentes françaises vaccinées - Medscape - 25 mars 2013.
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