Arrêt cardiaque : seulement 3% de survie en Ile-de-France

Dr Walid Amara

7 novembre 2012

Los Angeles, Californie, E-U — « La survie après un arrêt cardiaque est de 3,1% sur les arrêts cardiaques colligés par notre registre en Ile-de-France » a indiqué le Dr Lionel Lamhaut (Paris, France) au cours du congrès de l'American Heart Association 2012 [1].

Les arrêts cardiaques suscitent de plus en plus d'intérêt. Un registre national, le registre RéAC (Registre électronique national des Arrêts Cardiaques), vient d'être lancé en France.

Le Dr Lamhaut rapportait, pour la première fois, les premiers résultats du Centre d'Expertise sur la Mort Subite, qui a été lancé à Paris, en 2011. Cette présentation s'est faire dans le cadre d'un symposium consacré à la ressuscitation qui s'est déroulé lors du congrès de l'American Heart Association.

Des données françaises à comparer aux données américaines

Sur les 8 mois de l'étude, les investigateurs ont recueilli les données de 2214 arrêts cardiaques en Ile-de-France. 

« Pour recueillir ces données, nous avons inclus les données des brigades de sapeurs-pompiers de Paris, les données des SMUR et des différentes unités hospitalières (urgences, services de réanimation et cardiologie) » a indiqué le Dr Lamhaut.

On peut toutefois déplorer que l'exhaustivité n'ait été évaluée que dans certains hôpitaux.

Première constatation, « seulement 1449 patients ont eu des mesures de réanimation », note le Dr Lamhaut, soit 65% de la cohorte.

 
Seulement 65% des patients ont eu des mesures de réanimation - Dr Lionel Lamhaut (Paris)
 

Deuxième constatation, 1193 des arrêts cardiaques ont été considérés comme étant d'origine cardiaque.

Troisième constation, seulement 375 patients, soit 31%, sont arrivés vivants à l'hôpital.

Concernant les explorations et les mesures thérapeutiques hospitalières, une coronarographie a été réalisée chez 198 patients (53%) et une hypothermie thérapeutique a été effectuée chez 192 patients (51%).

 
La survie à la sortie de l'hôpital était de 3,1% — Dr Lamhaut
 

« La survie à la sortie de l'hôpital était de 3,1% et de 5,7% dans le groupe des patients ayant eu des manœuvres de réanimation », a indiqué le Dr Lamhaut.

La France est très en retard

A l'ouverture du symposium, le Dr Gordon Ewy (Tucson, Etats-Unis) a insisté sur le délai de défibrillation [2].

Ainsi, il a rapporté un taux de survie de 74% pour les sujets ayant été défibrillés en moins de 3 minutes dans les Casinos de Las Vegas. Ce taux passe à 49% après ces trois premières minutes.

Le Dr Ewy a appelé à étendre la mise en place des défibrillateurs externes (déjà très répandus aux Etats-Unis) et à poursuivre l'enseignement des gestes d'urgences.

En effet, des mesures d'éducation sont en cours aux Etats-Unis notamment au travers du programme Hands-only CPR (masser uniquement) sous l'égide de la Croix Rouge Américaine.

Des mesures similaires sont à encourager en France. Education du grand public et mise à disposition des défibrillateurs externes, formation à leur utilisation et information quant à leur position sont des objectifs de santé grand public.

Dr Lamhaut n'a pas déclaré de conflit d'intérêt.

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