EMBRACE confirme que l'azithromycine prévient des manifestations infectieuses de DDB
Par son action antibiotique et anti-inflammatoire, l'azithromycine réduit de moitié le nombre des exacerbations de dilation de bronches selon l'étude EMBRACE. 7 septembre 2012Auckland, Nouvelle-Zélande — L'étude EMBRACE (Effectiveness of Macrolides in patients with BRonchiectasis using Azithromycin to control Exacerbations) publiée dans The Lancet à l'occasion du congrès de l'European Respiratory Society (ERS) confirme ce qui était déjà pressenti par les pneumologues : l'azithromycine à faible dose et par rapport au placebo prévient les exacerbations chez les patients atteints de dilatation des bronches (DDB). Cette baisse atteint 52 % à 6 mois et 25 % à un an. [1]
Après la mucoviscidose et la BPCO
En moyenne, les patients atteints de DDB présentent entre 1,5 et 6,5 épisodes d'exacerbation chaque année. Et pour chacun de ces épisodes, un traitement antibiotique doit être prescrit et une hospitalisation est parfois nécessaire. Sans compter qu'ils influent de façon très négative sur la qualité de vie.
Depuis quelques années, l'azithromycine est utilisée en pneumologie pour la prévention des exacerbations de mucoviscidose et, à un moindre degré, de BPCO. Cet antibiotique à la dose de 500 mg par jour prévient les infections et agit simultanément sur l'inflammation des bronches. L'idée de l'utiliser dans la DDB est donc venue tout naturellement.
Au moins une exacerbation
L'étude réalisée en Nouvelle Zélande par l'équipe du Dr Conroy Wong a été mise en place en 2008 sur un total de 141 patients de plus de 18 ans dont le diagnostic avait été établi par scanner. Tous présentaient chaque année plus d'une exacerbation nécessitant un traitement antibiotique.
Les 71 personnes du groupe azithromycine ont reçu ce médicament à la dose de 500 mg trois fois par semaine pendant 6 mois et leur évolution clinique a été comparée à celle des 70 autres patients sous placebo.
Baisse de 52 % à 6 mois et de 25 % à un an avec 500 mg trois fois par semaine
Pendant la période de suivi de 6 mois, les personnes sous traitement actif ont présenté en moyenne 0,59 exacerbation contre 1,57 dans le groupe placebo. Dans le groupe azithromycine, près de la moitié des patients n'a pas été infecté à 6 mois. Sur une période d'un an, le nombre d'exacerbations s'est établi à 109 dans le groupe azithromycine contre 178 chez les témoins. Le traitement permet donc de réduire de 52 % le risque d'infection nécessitant un traitement à 6 mois et de 25 % à un an.
Aucune modification du VEMS avant l'utilisation de bronchodilatateurs n'a été observée dans les deux groupes. En revanche après nébulisation, le VEMS était significativement plus majoré chez les patients sous traitement que chez les témoins. Le taux de CRP s'est en outre abaissé sous azithromycine alors qu'il a été majoré sous placebo.
Majoration des résistances et baisse du portage
L'analyse de la flore microbienne pulmonaire a montré que le portage d'Hemophilus influenzae avait baissé dans le groupe azithromycine et qu'il était resté stable pour les autres pathogènes : Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus et Streptococcus pneumoniae. Mais pour ces derniers, des résistances aux macrolides ont été détectées à 6 mois chez 4 % des patients sous azithromycine.
Globalement 13 % des patients sous antibiotiques et 22 % de ceux sous placebo ont été colonisés par de nouveaux pathogènes respiratoires 6 mois après leur inclusion dans l'étude.
Quelle cible ?
Dans un éditorial publié simultanément [2], les Drs Robert Wilson et Athol Wells (Londres) s'étonnent de l'absence d'effets secondaires ORL du traitement qui, d'après les auteurs de l'étude, a été bien toléré. Or, dans les cohortes de patients mucoviscidosiques actuellement traités, une incidence notable de surdités est rapportée de façon assez constante.
Pour les éditorialistes, « devant le risque d'apparition de résistances et en raison des possibles effets indésirables, l'azithromycine ne devrait être réservée qu'aux patients qui présentent une DDB modérée à sévère qui évolue par exacerbations régulières et qui voient leur fonctions respiratoire se détériorer à chaque nouvel épisode ».
Aucun des médecins de l'équipe du Dr Wong n'a déclaré de liens d'intérêt. Les Drs Wilson et Wells n'ont pas déclaré de liens d'intérêt. |
Citer cet article: EMBRACE confirme que l'azithromycine prévient les exacerbations de DDB - Medscape - 7 sept 2012.
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