Après la peau, l'ustekinumab prouve son efficacité sur le rhumatisme psoriasique

Dr Isabelle Catala

Auteurs et déclarations

19 juin 2012

PSUMMIT confirme l'efficacité de l'ustekinumab, anti-IL12-23 sur le rhumatisme psoriasique

L'ustekinumab, anticorps anti-IL12 IL23 déjà indiqué pour les lésions cutanées du psoriasis, obtient de bons résultats dans l'essai PSUMMIT chez des patients souffrant de rhumatisme psoriasique.
19 juin 2012

Berlin, Allemagne — Comparé au placebo, l'ustekinumab (Stelara®, Janssen Cilag) permet une réduction des symptômes loco-moteurs deux fois plus importante à 24 semaines chez des patients qui souffrent de rhumatisme psoriasique, selon les résultats de l'étude de phase III PSUMMIT1 qui ont été présentés à l'occasion du congrès de l'EULAR 2012 (European League Against Rheumatism). [1]

« En dépit de la mise à disposition de traitements rhumatologiques modificateurs de la maladie (DMARD) et de biothérapies telles que les anti-TNF alpha, cette pathologie est encore difficile à prendre en charge et reste particulièrement invalidante pour certains », explique le Pr Iain McInnes (Glasgow). « C'est pour cette raison qu'il est nécessaire de continuer à travailler sur de nouvelles options thérapeutiques à offrir aux personnes les plus atteintes ».

Déjà utilisé dans les formes cutanées

L'ustekinumab est un anticorps monoclonal humain dirigé contre une sous-unité commune à l'IL-12 et à l'IL-23, utilisé en injections sous-cutanées. Il a déjà démontré son efficacité dans le psoriasis cutané et a obtenu une autorisation de mise sur le marché dans cette indication.

L'essai PSUMMIT 1 contrôlé de phase III a inclus 615 patients qui présentaient un rhumatisme psoriasique actif - avec plus de 5 articulations ou tendons atteints, associés à une CRP positive - en dépit d'un traitement rhumatologique modificateur de la maladie (DMARD) et/ou un AINS, mais n'ayant jamais reçu de biothérapie. À l'entrée dans l'étude, le traitement par méthotrexate, lorsqu'il était prescrit auparavant comme c'était le cas pour la moitié des patients, n'était pas suspendu.

Trois bras de l'étude ont été désignés par tirage au sort : placebo, ustekinumab à la dose de 45 mg ou de 90 mg. Après les 16 premières semaines de l'étude et en cas d'inefficacité, les patients pouvaient, dans le cadre de l'étude, bénéficier d'un traitement plus actif.

Amélioration de l'ACR 20, 50 et 70

À l'issue des 24 semaines, les patients sous ustekinumab à dose élevée et à la dose de 45 mg étaient deux fois plus nombreux que les témoins à voir leur ACR20 diminuer (respectivement 49,5 et 42,4 vs 22,8 %). Une tendance similaire a été observée pour l'ACR 50 (respectivement 24,9 et 27,9 vs 8,7 %) et pour l'ACR 70 (respectivement 12,2 et 14,2 vs 2,4 %).

L'analyse d'un autre critère d'impotence fonctionnelle (HAQ DI) à 24 semaines est elle aussi en faveur de l'utilisation de l'ustekinumab.

L'analyse en sous-groupe prenant en compte les atteintes digitales ou dactylies à l'inclusion (286 patients) et tendineuses ou enthesis (soit 425 patients) confirme elle aussi l'intérêt du traitement actif : diminution respective des scores de - 75 et - 42 pour le groupe ustekinumab 45 mg, de - 50 et - 70 pour le groupe ustekinumab 90 mg et aucune modification pour les témoins.

Un traitement global du psoriasis

« La co-prescription de méthotrexate - qui était effective chez la moitié des patients - n'a pas modifié les résultats fonctionnels », précise le Pr McInnes.

Et qu'en est-il des effets secondaires ? À 24 semaines, l'incidence est identique dans les trois groupes (42 %). Les infections restent au premier plan, mais elles se sont révélées rarement graves.

Pour le Pr McInnes, « cette étude a aussi confirmé une donnée déjà connue : l'efficacité de l'ustekinumab sur les lésions cutanées. Mais ce traitement va beaucoup plus loin : il est actif sur la peau, les articulations et la qualité de vie. Il pourrait donc représenter une option de traitement particulièrement intéressante dans cette affection en prenant en charge toutes les composantes ».

L'ustekinumab deviendra-t-il l'alternative aux anti-TNF en cas d'échec aux DMARD ? Seul l'avenir pourra le dire.

Cette étude a été financée par Janssen Research & Development LLC. Le Dr McInnes déclare avoir reçu des financements de recherche de Janssen.

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