Urgences sanitaires : l'Eprus en quête de médecins réservistes

Urgences sanitaires: l'Eprus en quête de médecins réservistes

Paris, France — L'Etablissement public de Préparation et de Réponses aux Urgences Sanitaires (Eprus) traverse-t-il une crise de croissance ? En mars, il lance une campagne de recrutement et de communication, afin de tripler, d'ici fin 2012, le nombre de ses réservistes : de 3250 aujourd'hui, l'Eprus compte porter ce nombre à 10 000.

Créé en mars 2007, l'Eprus est un établissement qui a pour vocation de répondre aux menaces sanitaires graves, en France et à l'étranger. Exemple : pour répondre à la catastrophe qui endeuille actuellement le Congo, suite à l'explosion de munitions à Brazzaville qui a fait plus de 150 morts et plusieurs centaines de blessés, l'Eprus a envoyé sur place une équipe médicale de 19 professionnels de santé. Cette équipe comprend des chirurgiens, infirmières, médecins, aides-soignants, et un pharmacien. En 2009, les réservistes de l'Eprus avaient notamment participé à la campagne de vaccination contre la grippe A. Afin de « rester en capacité d'intervention », l'Eprus lance donc une vaste campagne de recrutement, auprès d'une cible potentielle de 2000 professionnels de santé, composés d'actifs, de jeunes retraités de moins de cinq ans, et d'étudiants en fin de cycle.

« Nous avons réellement besoin de toutes les spécialités », a affirmé Thierry Couderc, directeur général de l'Eprus, lors d'une conférence de presse. Pour ce faire, l'Eprus communique dans la presse spécialisée, sur des sites spécialisés, ainsi que sur les chaines TNT et satellites visibles en métropole et outre-mer. Pour en savoir plus, la campagne de communication renvoie vers le site internet ^[1] ainsi que vers un numéro vert.

Deux pôles d'activité

L'Eprus s'articule autour de deux pôles d'activité : la réserve sanitaire, constituée de professionnels de santé, prêts à intervenir sur le terrain, en France et à l'étranger, et l'établissement pharmaceutique, qui gère le stock stratégique pharmaceutique mobilisable en cas de crise sanitaire grave. Les professionnels de santé qui s'engagent à l'Eprus sont placés sous la responsabilité de la réserve sanitaire. Chaque réserviste s'engage pour trois ans renouvelables. Il reçoit une formation aux situations d'urgence, ainsi qu'une indemnisation et une prise en charge des frais de mission. « Nous les formons à la gestion des risques », a notamment déclaré le Dr Bruno Lartigue, chef de la réserve sanitaire.

Quant aux stocks gérés par l'établissement pharmaceutique, ils représentent 85 000 palettes de médicaments (antiviraux, antidotes, antibiotiques, vaccins), et de dispositifs médicaux. Le stockage et la distribution font intervenir 17 plateformes nationales, 7 plateformes zonales, 16 établissements de santé.

Gaza, Haïti, Fukushima

L'Eprus intervient pour deux types de missions. Les missions d'intervention, qui sont des missions ponctuelles, répondant à une situation d'urgence. Elles peuvent se dérouler sur le territoire métropolitain, ultramarin, ou à l'étranger, et concerne aussi bien des citoyens français, que des populations étrangères.

Les missions de renfort sont essentiellement hexagonales, et viennent en appui au système de soins, en période exceptionnelle : grippe aviaire, dengue, canicule, grand froid…

A ce jour, l'Eprus a réalisé une vingtaine de missions, en France et à l'étranger. Suite à l'attaque de la bande de Gaza en 2008-2009 par l'armée israélienne, il a apporté son soutien aux populations civiles palestiniennes en 2009. Il est également intervenu en 2010 en Haïti, à la suite du violent séisme qui a fait 230 000 morts et 300 000 blessés. Ainsi qu'au Japon en 2011, en participant à la mise en place d'une cellule de soutien psychologique suite au séisme de Fukushima. En France, outre sa participation à la vaccination contre la grippe A, l'Eprus est également intervenu début 2012, en participant aux maraudes contre le grand froid.

Citer cet article: Urgences sanitaires : l'Eprus en quête de médecins réservistes - Medscape - 6 mars 2012.