Plus d'impact des boissons sucrées chez les femmes que chez les hommes

Dr Walid AMARA

16 novembre 2011

Orlando, Etats-Unis — Si la consommation de boissons sucrées a été corrélée au développement de facteurs de risque, cette association n'avait pas fait l'objet d'une large évaluation prospective, dans une cohorte multiethnique.

Lors du congrès de l'American Heart Association, le Dr Christina Shay (Oklahoma-City, Etats-Unis) a présenté les résultats de la Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis Risk (MESA), qui évaluait la relation entre consommation de boissons sucrées et développement des différents facteurs de risque cardiovasculaires [1]. La conclusion suggère une susceptibilité particulière des femmes aux apports caloriques excessifs.

Sodas, jus de fruit, eaux minérales sucrées et bières sans alcool

« Nous avons inclus 6814 sujets dans 6 centres en 2000 et 2002. Les données de suivi à long terme et l'ensemble des données alimentaires étaient analysables chez 4166 d'entre eux », a indiqué Dr Shay.

Ces sujets étaient âgés de 45 à 84 ans, et ne présentaient pas de pathologie cardiovasculaire à l'inclusion. Par ailleurs, cette population comportait 28% de sujets afro-américains, 22% d'hispaniques et 12% de sujets d'origine asiatique.

La consommation de boissons sucrées a été analysée à travers des questionnaires alimentaires standardisés. « Les boissons sucrées comptabilisées étaient les sodas (non light), les jus de fruits, les eaux minérales sucrées et les bières sans alcool », a indiqué le Dr Shay.

L'effet de la consommation de boissons sucrées sur les facteurs de risque a été analysé avec ajustement pour l'âge, le sexe, l'ethnie, le centre, le niveau d'éducation, l'exercice physique, le tabagisme, les autres apports alimentaires, les antécédents familiaux de diabète de type 2 et les changements au cours du temps de l'index de masse corporelle et du tour de taille.

Susceptibilité féminine

Chez l'homme, la consommation de boissons sucrées ne semble pas avoir d'effet sur l'incidence des facteurs de risque.

« En revanche, chez la femme, la consommation d'au moins 2 boissons sucrées par jour était associée à une augmentation significative du taux de triglycérides, de la glycémie et du tour de taille » a souligné le Dr Shay.

A partir de ce seuil de consommation, on trouve en effet deux fois plus de femmes présentant une augmentation du tour de taille, quatre fois plus de femmes présentant une augmentation des triglycérides, et quatre fois plus de femmes avec une augmentation de la glycémie à jeun (tous les p < 0,05).

 
Chez la femme, la consommation d'au moins 2 boissons sucrées par jour était associée à une augmentation significative du taux de triglycérides, de la glycémie et du tour de taille - Dr Christina Shay (Oklahoma-City)
 

Selon le Dr Shay, cet effet des boissons sucrées sur les facteurs de risque serait lié à une augmentation des apports caloriques, à laquelle les femmes seraient plus susceptibles. « Les besoins énergétiques de la femme sont moindres que ceux de l'homme. A ce titre, elle serait plus susceptible de présenter une augmentation de ses facteurs de risque en cas d'augmentation des apports caloriques », a-t-elle conclu.

En toute hypothèse, le message de l'étude est : prudence, prudence avec le sucre au quotidien.

L'étude MESA a été financée par le National Heart, Lung and Blood Institute

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