Vers un dépistage de cancers du poumon par scanner à faible dose

Zosia Chustecka

Auteurs et déclarations

14 novembre 2011

Recommandations, dépistage par scanner des patients à haut risque de cancer du poumon

Un réseau de centres de cancérologie aux Etats-Unis recommande de dépister les patients à haut risque de cancer du poumon par scanner faiblement irradiant.
14 novembre 2011

Fort Washington, Etats-Unis - Les recommandations actualisées du National Comprehensive Cancer Network (NCCN), un groupe de 21 centres de cancérologie aux Etats-Unis, préconisent l'utilisation du scanner faiblement irradiant comme outil de dépistage du cancer du poumon chez les patients à haut risque de développer la maladie [1].

Cette recommandation est une première dans le monde de la cancérologie. Elle est classée 2A, ce qui correspond à un « faible niveau de preuve », mais elle fait consensus au sein du NCCN.

Le NCCN est « la première organisation professionnelle a revoir et à réactualiser ses recommandations à la lumière des nouvelles données », a commenté le Dr Claudia Henschke, principal investigateur de l'International Early Lung Cancer Action Program, la première étude à avoir rapporté les bénéfices du scanner faiblement irradiant en 1999.

« Nous ne pouvons plus ignorer le potentiel du scanner dans le cancer du poumon, celui de sauver des vies », a indiqué le médecin.

L'année dernière, l'essai de référence National Lung Screening Trial[2] a été interrompu précocement après avoir montré que le dépistage du cancer du poumon par scanner faiblement irradiant réduisait la mortalité des gros fumeurs de 20% par rapport au dépistage par radiographie thoracique. Le dépistage par scanner faiblement irradiant permettait de dépister de nombreux cancers précoces, d'en guérir un plus grand nombre mais il était aussi associé à de nombreux faux positifs.

Les experts du cancer du poumon enthousiasmés par ces nouvelles données ont, toutefois, exprimé leur préoccupations sur la façon d'intégrer ces résultats dans leur pratique clinique. Qui devrait être dépisté ? A quelle fréquence ? Que faire lorsque l'analyse des résultats est ambigüe ? Et comment justifier l'intervention auprès des patients dont les résultats reviennent négatifs ? Ces questions restent aujourd'hui en suspens et il semble que le dépistage de masse du cancer du poumon par scanner ne soit pas encore à l'ordre du jour.

Toutefois, en dépit de ces inconnues, certains praticiens proposent d'ores et déjà un dépistage de cancer du poumon par scanner.

Un sujet complexe et controversé

Selon les nouvelles recommandations du NCCN, « le dépistage du cancer du poumon par scanner faiblement irradiant est un sujet complexe et controversé avec des bénéfices et des risques inhérents ».

Le document aborde plusieurs des préoccupations soulevées par le dépistage du cancer du poumon et fournit :

  • un récapitulatif des facteurs de risque du cancer du poumon ;

  • des recommandations pour la sélection des patients à haut risques éligibles pour un scanner de dépistage ;

  • des recommandations sur l'évaluation et le suivi des nodules pendant le dépistage ;

  • des discussions sur la fiabilité des protocoles de dépistage par scanner faiblement irradiant et les modalités d'imagerie ;

  • des discussions sur les bénéfices et les risques du dépistage.

Les recommandations abordent également la question du coût, et indiquent que le dépistage par scanner faiblement irradiant est plus couteux que n'importe quel autre programme de dépistage. Chaque examen de dépistage d'un cancer du poumon par scanner faiblement irradiant coute 300 $ (soit plus de 215 euros), alors que le coût d'une mammographie du sein à visée de dépistage est de 80 à 150 $ (soit de 58 à près de 110 euros).

Cet article a été originalement publié sur Medscape.com le 4 novembre 2011; adapté et complété par Aude Lecrubier.

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