Enquête de l'Agence de biomédecine sur les greffes de rein à donneur vivant
Le don de rein du vivant est une possibilité efficace et sure pour le receveur. Quid du donneur ? Une enquête de l'Agence de biomédecine montre qu'ils se portent bien et plébiscitent leur geste. 4 octobre 2011Saint-Denis, France - Pour la première fois en France, l'Agence de biomédecine a réalisé une enquête sur la qualité de vie des personnes ayant donné un rein de leur vivant à un proche [1]. Les résultats sont éloquents puisque 98 % des donneurs seraient prêts à refaire leur geste.
La greffe de rein est aujourd'hui le traitement de référence des patients atteints d'insuffisance rénale chronique à un stade terminal. Le greffon peut provenir d'un donneur décédé ou d'un donneur vivant. Dans ce dernier cas, « elle donne de meilleurs résultats cliniques » commente le Dr Marie Thuong, chef du pôle greffe de l'Agence de biomédecine.
Si la qualité de vie des personnes greffées a déjà fait l'objet de suivi, le devenir des donneurs, tant physique que moral, reste quant à lui largement méconnu. C'est pourquoi, une fois n'est pas coutume, l'Agence de biomédecine a diligenté une enquête sur la qualité de vie des personnes ayant donné un rein de leur vivant à l'un de leurs proches. 74 % des donneurs (501 personnes) sollicités ont renvoyé leur autoquestionnaire, signe d'une grande motivation.
Les donneurs se portent bien
Les principaux enseignements de l'enquête sont les suivants :
Dans l'ensemble, un an à plusieurs années après l'acte chirurgical, les donneurs interrogés se portent tout-à-fait bien ; 97 % jugent leur santé excellente, très bonne ou bonne. « Ce qui témoigne d'une très bonne sélection des donneurs » commente le Dr Thuong. Le prélèvement se fait par coelioscopie dans 52 % des cas, ce qui implique moins de douleurs post-opératoires et de complications (18 et 9% respectivement versus 30% et 13% en chirurgie ouverte).
Psychiquement, les donneurs vont aussi plutôt bien. Et si 94 % ont répondu avoir pris leur décision sans hésitation, ils sont 98% à dire qu'ils le referaient et 94 % qui conseilleraient ce geste.
A savoir : le donneur est plus souvent une femme (61 %) et un parent donnant un rein à son enfant (36% des cas), viennent immédiatement après les dons entre frères et sœurs (33%) puis les conjoints (26%). Les donneurs ont en moyenne 53 ans et un quart a dépassé les 60 ans.
Faire connaître le don du vivant
« En France, le prélèvement sur donneur vivant représente moins de 10% de l'activité totale de greffe, c'est beaucoup moins que dans d'autres pays, comme la Norvège, par exemple. Compte-tenu des excellents résultats en termes de suivi des greffons et de la bonne qualité de vie des donneurs, l'Agence de biomédecine souhaite donner une impulsion à ce type de greffe » indique le Dr Thuong.
Pour l'Agence, cette enquête est « un préalable à une démarche plus volontariste pour proposer le don à partir de donneur vivant », elle s'apprête donc à en communiquer les résultats dans les mois qui viennent auprès des néphrologues. Rappelons que ce dispositif d'information s'inscrit dans le contexte de la révision de la loi de bioéthique du 7 juillet 2011 qui élargit le cercle des donneurs potentiels.
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Citer cet article: Don de rein du vivant : 98 % des donneurs referaient leur geste - Medscape - 4 oct 2011.
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