Réponse du gouvernement à la pénurie en médicaments essentiels
Le directeur de l'Afssaps recevra dans les prochains jours la Société Française d'Anesthésie et de Réanimation qui a fait part de ses inquiétudes sur la pénurie de médicaments dans cette spécialité. 24 août 2011Paris, France - Dominique Maraninchi, le Directeur Général de l'Afssaps, recevra dans les prochains jours la SFAR (Société Française d'Anesthésie et de Réanimation) qui a fait part de ses inquiétudes sur la pénurie de médicaments dans cette spécialité, a indiqué le ministère de Santédans un communiqué[1].
Dans ce texte, Xavier Bertrand, le Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé et Nora Berra, la Secrétaire d'Etat chargée de la Santé, rappellent que les difficultés d'approvisionnement constatées sur certains médicaments sont « une préoccupation première pour le Ministère de la Santé et qu'il n'est pas question que les patients rencontrent les moindres difficultés d'accès à leurs produits de santé ».
« Pour s'assurer que chaque patient a un accès facile et pérenne à son traitement, il faut que chaque étape de la chaîne du médicament soit optimale : tous les acteurs doivent assumer leurs responsabilités et respecter leurs obligations », ajoutent-ils. Une réunion se tiendra donc dès la rentrée avec l'ensemble des parties prenantes avec un seul objectif : que tout patient puisse avoir accès sans difficultés à son traitement.
Pénurie voire disparaition de médicaments essentiels
Pour mémoire, les anesthésistes s'inquiètent, depuis quelques temps déjà, de la pénurie, voire la disparition pure et simple de certains médicaments essentiels. Qu'elles soient temporaires ou fassent suite à la décision des laboratoires de cesser la fabrication, « les ruptures de stocks des médicaments d'anesthésie/réanimation sont récurrentes depuis plusieurs années » écrit la Société Française d'Anesthésie-Réanimation (SFAR) dans son communiqué daté du 18 août [2]. Au point que « nous en venons à nous demander si nous pourrons continuer d'assurer la prise en charge des patients. Si l'on ne trouve pas de solution, le risque existe que l'on ne puisse plus réaliser d'anesthésie dans le cadre d'actes chirurgicaux ou diagnostiques » affirme son président, le Dr Laurent Jouffroy.
Sont concernés : les médicaments utilisés par les anesthésistes-réanimateurs pour réaliser des anesthésies locales, locorégionales, péridurales (dont les péridurales obstétricales), des anesthésies générales, mais aussi la gestion de la douleur, notamment dans le cadre des soins d'urgence. Comme par exemple, le thiopental -un hypnotique qui a cessé d'être commercialisé par le laboratoire américain qui approvisionnait les établissements hospitaliers français-, mais aussi la lidocaïne adrénalinée -un anesthésique local- ou encore la néosynéphrine -couramment utilisé pour traiter l'hypertension artérielle [3].
Pas assez rentables
Comment expliquer ces pénuries ? Essentiellement par des raisons économiques. « Souvent anciens, ces produits sûrs, aux effets documentés et au rapport bénéficerisque éprouvé ont pour point commun d'avoir un coût très faible, comme la plupart des médicaments utilisés quotidiennement en anesthésie-réanimation, et d'être tombés dans le domaine public, c'est à-dire d'être produits par des fabricants de génériques » considère la SFAR. En un mot : pas assez rentables pour les firmes pharmaceutiques (bien que peu coûteux pour la collectivité).
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Citer cet article: L'alerte des anesthésistes sur la pénurie en médicaments entendue - Medscape - 24 août 2011.
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