L'huile d'olive protégerait contre les accidents vasculaires cérébraux

Stéphanie Lavaud

20 juin 2011

Bordeaux, France - Selon une étude de l'unité INSERM U897 de Bordeaux, les seniors qui font le choix de l'huile d'olive ont un risque réduit de 41% de faire un AVC par rapport à ceux qui n'en consomment pas. Ces conclusions, qui viennent compléter les effets cardiovasculaires bénéfiques du "régime méditerranéen", sont publiées dans l'édition en ligne du 15 juin de Neurology.

L'étude a examiné les dossiers médicaux de 7 625 personnes âgées de 65 ans et plus, de trois villes de France: Bordeaux, Dijon et Montpellier (étude des 3 Cités). Les seniors - qui, par ailleurs, n'avait pas d'antécédents d'AVC- ont été classé en trois groupes en fonction de leur consommation d'huile d'olive :

  1. «inexistante »,

  2. « modérée (assaisonnement)»

  3. « intensive (assaisonnement et cuisson) ».

Sur une durée de suivi d'un peu plus de cinq ans, 148 accidents vasculaires cérébraux ont été recensés. Après ajustement sur d'autres facteurs de risque d'AVC, il ressort que les participants qui utilisaient régulièrement l'huile d'olive pour la cuisson et pour l'assaisonnement avaient un risque diminué de 41% d'AVC -l'effet étant significatif pour les AVC ischémiques- par rapport à ceux qui n'utilisent jamais l'huile d'olive dans leur alimentation.

Cécilia Samiéri

« Une diminution du risque attribuable à l'huile d'olive en elle-même car l'association reste significative après ajustement sur les analyses des autres composants alimentaires (fruits et légumes, viandes, etc) contenus dans le régime méditerranéen » commente pour heart wire Cécilia Samiéri
(PhD), premier auteur de l'article.

Des effets biologiques…et cliniques

Une sous-étude a consisté à apprécier la consommation d'huile d'olive par le dosage sanguin de l'acide oléique - qui en est un marqueur indirect. Elle a, elle aussi, montré une association forte entre usage intensif d'huile d'olive et la réduction du risque d'AVC, la diminution atteignant 73 à 75%. Avec, là encore, un effet plus marqué sur les AVC ischémiques.

« On savait que l'huile d'olive avait des effets biologiques -imputés aux polyphénols qu'elle contient-, on montre avec cette étude qu'elle a aussi des effets cliniques, et notamment ici, un rôle vasculaire protecteur» affirme la chercheuse, tout en reconnaissant le besoin de travaux plus fondamentaux pour approfondir ce résultat.

Faut-il pour autant mettre l'huile d'olive à toutes les sauces pour prévenir les AVC des seniors ?

« Il est encore trop tôt pour faire des recommandations, note Cécilia Samiéri, néanmoins, on a de plus en plus d'arguments convergents et convaincants en faveur du rôle protecteur de l'huile d'olive ».

L'étude des Trois Cités est conduite sous le partenariat de l'INSERM, de l'Université Bordeaux 2 et de Sanofi-Aventis. Les auteurs ont déclarés différents conflits d'intérêt (détail dans la publication originale).

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....