L'IRM chez un porteur de PM ou DAI
Une registre américain montre qu'il est possible faire une IRM à des patients, non dépendants, porteurs d'un pacemaker ou d'un défibrillateur automatique implantable conventionnels, sans altération massive des paramètres électriques ni effet délétère grave pour le patient. 18 février 2011Duluth, États-Unis — Des pacemakers et des défibrillateur automatique implantable (DAI) compatibles avec l'IRM commencent à arriver sur le marché. Mais la grande majorité des patients sont implantés de matériels en principe non compatibles. Quelle est la tolérance à l'IRM chez des patients porteurs de prothèses conventionnelles ?
Des résultats d'un registre américain, publiés dans Europace, tentent de répondre à la question [1]. Ce registre comporte 127 patients, porteurs d'un pacemaker ou d'un défibrillateur conventionnel (c'est-à-dire non IRM compatible), et ayant subi un examen IRM sans limitation du pic d'absorption.
Des PM et DAI conventionnels et des IRM sans limite de pic d'absorption
Le plan de l'étude est simple : évaluer le comportement du pacemaker ou du défibrillateur, des sondes et du patient après une IRM.
Les patients inclus dans cette étude étaient implantés d'un stimulateur ou défibrillateur cardiaque depuis plus de 6 semaines avec un état de la batterie dans la première partie de vie.
Un contrôle de la prothèse était réalisé avant et après l'IRM.
Parmi les 127 patients, 105 étaient porteurs d'un pacemaker, et 22 d'un défibrillateur. Ainsi, le total des sondes concernées était de 240 sondes, soit 104 sondes atriales, 127 sondes ventriculaires droites, et 9 sondes gauches.
Pour être inclus, les patients ne devaient pas être dépendants, c'est-à-dire devaient avoir un rythme d'échappement d'au moins 40 bpm (car l'IRM peut entraîner une inhibition du stimulateur cardiaque, et donc des risques vitaux pour le patient).
Concernant l'IRM, le pic d'absorption moyen était de 2,5 W/kg (1,3 à 3,2 W/kg).
Quels évènements ?
« L'IRM a été bien tolérée chez l'ensemble des patients » souligne le Dr Michael Mollerus (Duluth, États-Unis).
On note cependant un cas de fibrillation atriale au cours de l'IRM, un cas de « reset » en programme d'origine, et un cas de perte des mémoires holter chez un patient.
« Les seuils de stimulation, eux, n'ont pas été modifiés par l'IRM », indique le Dr Mollerus.
Même si des variations significatives des détections et des impédances au niveau des sondes ont été observées, ces variations « restent globalement acceptables », estiment les auteurs, qui ajoutent que « l'information importante de l'étude est que, chez des patients bien surveillés et non dépendants, il n'y a pas de cas de décès lié à l'IRM ».
Par ailleurs, il n'a pas été noté de différence d'effet selon les modalités de l'IRM, que l'examen soit réalisé à un taux d'absorption supérieur ou inférieur à 2 W/kg.
« Ceci souligne la bonne tolérance des examens à taux d'absorption élevé, qui sont habituellement de meilleure qualité », soulignent les auteurs. Ces données vont donc dans le sens de données rassurantes concernant les patients implantés de PM ou DAI conventionnels.
Risques théoriques d'une IRM chez un porteur de pacemaker ou défibrillateur
Les risques, même faibles, peuvent être classés en deux catégories : risques pour le matériel implanté et risques pour le patient. Pour le patient, on a :
Risque de troubles du rythme ventriculaire liés à la transmission des ondes électromagnétiques vers le cœur.
Risque de brûlures des tissus avoisinants
Risque de choc inapproprié car les ondes électromagnétiques peuvent être interprétées comme un trouble du rythme ventriculaire par le défibrillateur
Selon le registre américain, l'IRM est bien tolérée, à la fois par le patient et par le matériel implanté. On note enfin que Medtronic a mis à disposition des stimulateurs et sondes compatibles IRM, et sera rapidement suivi par les autres constructeurs.
Le Dr Michael Mollerus a reçu des subventions de recherche de Boston Scientific et de Medtronic. Le Dr Walid Amara a reçu des subventions de recherche de Medtronic et Biotronik. |
Citer cet article: L'IRM est-elle vraiment dangereuse pour un porteur de pacemaker ou défibrillateur ? - Medscape - 18 févr 2011.
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