Consommer des légumes à feuilles verts peut diminuer le risque de diabète de type 2

Dr Laurie Barclay

Auteurs et déclarations

18 décembre 2010

Légumes à feuilles verts diminuent le risque de diabète de type 2

Une méta-analyse destinée à valider le lien entre consommation de fruits et légumes et incidence du diabète 2 retrouve un effet préventif des légumes à feuilles vertes.
18 décembre 2010

Leicester, R.-U. — D'après les résultats d'une revue systématique avec méta-analyse, la consommation de légumes à feuilles verts pourrait diminuer le risque de diabète de type 2.[1]

« La consommation élevée de fruits et légumes a été associée à une incidence inférieure de cancer et de maladies cardiovasculaires, d'après Patrice Carter (Université de Leicester, R.-U.) et coll. Le diabète est un facteur de risque indépendant puissant de maladies cardiovasculaires, attendu que ces deux types de maladies sont souvent concomitantes et qu'elles ont des facteurs de risque modifiables en commun. Pour le moment, nous n'avons pu tirer aucune conclusion ferme quant à savoir si la consommation accrue de fruits et de légumes diminue en soi le risque de diabète de type 2 compte tenu du nombre important de données contradictoires dans les publications. »

Pour déterminer les effets indépendants de la consommation de fruits et de légumes sur l'incidence du diabète de type 2, les auteurs ont effectué des recherches dans les bases de données MEDLINE, EMBASE, CINAHL, British Nursing Index et Cochrane Library en utilisant des termes se rapportant au diabète, au prédiabète et aux fruits et légumes. Ils ont également sollicité l'avis d'experts et effectué des recherches à partir des bibliographies figurant dans les articles relevés. Les critères d'inclusion étaient les suivants : études de cohortes prospectives avec mesure indépendante de la consommation de fruits, de légumes ou de fruits et légumes, et données sur l'incidence du diabète de type 2.

Sur les 6 études satisfaisant aux critères de sélection, englobant un total de plus de 220 000 participants, 4 études ont produit par ailleurs des données distinctes sur la consommation de légumes à feuilles verts. Une plus grande consommation de légumes à feuilles verts était associée à une réduction de 14 % du risque de diabète de type 2 (risque relatif [RR] : 0,86; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,77 0,97; p = 0,01), d'après les estimations sommaires.

La consommation accrue de légumes, de fruits ou de fruits et légumes combinés n'a pas réduit significativement le risque de diabète de type 2.

Les auteurs de l'étude affirment « qu'une consommation quotidienne élevée de légumes à feuilles verts est susceptible de réduire significativement le risque de diabète de type 2 et devrait susciter d'autres études ».

Les limites de cette méta analyse sont notamment : des difficultés à déterminer la consommation alimentaire, la grande disparité des études incluses et l'absence de mesure des facteurs confusionnels. De plus, seul un petit nombre d'études ont été incluses dans la méta-analyse, ce qui a pu empêcher d'établir un éventuel bienfait de la consommation de fruits et légumes combinés dans la réduction du risque de diabète de type 2.

Les auteurs ont conclu que leurs « résultats appuient les données selon lesquelles les "aliments", plutôt que des composantes isolées comme les antioxydants, sont bénéfiques pour la santé. Les résultats de plusieurs autres essais ont produit des résultats décevants quant à la prévention de la maladie, contrairement aux données épidémiologiques. D'autres études sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes à l'origine du rapport suggéré entre la consommation de légumes à feuilles verts et le risque de diabète de type 2. »

Dans un éditorial [2], Jim Mann (Université d'Otago, Nouvelle-Zélande) et Dagfinn Aune (Imperial College of London, R.-U.) rappellent que « la méta-analyse indique que l'ajout d'une portion et demie par jour, soit environ 120 g, de légumes à feuilles verts (p. ex. le chou, les choux de Bruxelles, le brocoli, le chou fleur et les épinards) peut faire baisser le risque de diabète de 14 %, en dehors de tout effet sur la perte pondérale. …Les résultats sont utiles dans la mesure où ils rappelleront aux cliniciens qu'une simple recommandation alimentaire est aussi bénéfique, sinon plus, que la prescription de médicaments aux patients soumis à un risque de maladie chronique. »

Cette étude a été subventionnée par le Département de recherche cardiovasculaire de l'Université de Leicester. Tous les membres de l'équipe de recherche sont soit des employés de l'Université de Leicester, soit des hôpitaux universitaires du Leicester NHS Trust, et reçoivent du soutien du National Institute of Health Research (NIHR) CLAHRC. Les deux auteurs ont reçu des subventions du NIHR pour les études sur la prévention du diabète de type 2. Les Drs Mann et Aune n'ont divulgué aucun lien financier pertinent.

Cet article a été originalement publié sur Medscape.com le 20 août 2010.

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