Pas plus de FA chez les buveurs de café
Une seconde analyse prospective de population confirme que la boisson stimulante ne provoque pas d'arythmie. 18 janvier 2011San Francisco, É.-U. — Selon une nouvelle analyse de la Women's Health Study (WHS), incriminer la consommation de café dans la survenue d'une fibrillation atriale (FA) est un mauvais procès. En effet, dans cette cohorte de plus de 30 000 femmes quinquagénaires suivies durant plus de 14 ans, la fréquence de survenue d'une FA n'est pas liée à la consommation de café, quelles que soient les doses ingérées. [1]
« Ce travail confirme les résultats obtenus dans de précédentes études prospectives », explique à le Dr David Conen (Bâle, Suisse). On peut également citer les résultats d'une étude de population, menée au Danemark en 2005 sur environ 48 000 personnes et qui ne retrouvait pas de prévalence accrue de la FA chez les consommateurs de café, alors que les ingestions moyennes de café était globalement plus importantes que celles des femmes de la WHS.[2]
« La caféine est certes un excitant mais qui n'induit pas d'arythmie, les consommateurs réguliers de café peuvent être rassurés » souligne le Dr Conen.
L'étude WHS a randomisé 38 876 femmes professionnelles de santé, âgées de plus de 45 ans. Certaines recevaient quotidiennement de l'aspirine, d'autres de la vitamine E, d'autres les deux (vit E et ASA) et un dernier groupe servait de contrôle (aucune supplémentation). Les investigateurs ont d'abord comparé la fréquence de survenue des événements cardiovasculaires et des cancers avec des premiers résultats présentés en 2005.
Après un suivi médian de 14,4 ans, on note 945 cas de survenue de FA parmi les 33 638 femmes incluses dans cette nouvelle analyse. La consommation quotidienne de caféine va de 22 mg pour le quintile le plus bas à 656 mg pour le plus haut. L'apport de caféine provient de la consommation de café dans 81% de cas, de thé dans 10% des cas et de coca dans 7%. Les investigateurs ont estimé le contenu moyen en caféine d'une tasse de café à 137 mg, de thé à 47 mg, d'un coca à 46 mg et d'une sucrerie chocolatée à 7mg.
Après analyse multivariée, il n'est pas apparu d'élévation de l'incidence de la FA en fonction des quintiles de consommation de caféine, y compris entre les deux extrêmes.
« Au contraire, une courbe en U, suggérant un effet protecteur modeste d'une faible consommation de caféine a été observée mais cet effet reste à confirmer » commente le Dr Conen.
Pas de lien, non plus, entre les quintiles de consommation de caféine et l'incidence de la FA dans les analyses en sous-groupes ajustées sur l'âge, l'indice de masse corporelle et la pression artérielle.
« Ces résultats portent sur des apports réguliers et ne permettent pas de tirer des conclusions sur l'effet de la consommation d'une quantité inhabituelle et brutale de café » met en garde le Dr Conen. « En d'autres termes, notre étude n'exclut pas que la caféine puisse avoir de puissants effets à court terme. »
L'étude WHS a été menée sous l'égide du National Heart, Lung and Blood Institute et du National Cancer Institute. Aucun conflit d'intérêt n'est à declarer |
Ce texte est une adaptation d'un article originalement publié sur theheart.org le 20 août 2010. |
Citer cet article: Pas plus de fibrillation atriale chez les buveurs de café - Medscape - 18 janv 2011.
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