Paris, France — En septembre dernier, le congrès de l'European Society of Cardiology n'avait pas déçu ; la vingtième édition des Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie (13-16 janvier 2010) s'annonce comme un autre bon cru.[1]
L'imagerie à l'honneur
L'imagerie a été choisie pour fil conducteur. « Elle a connu ces dernières années un développement considérable, pour devenir indispensable au cardiologue à toutes les étapes de sa démarche », souligne le Pr Pascal Guéret (président de la SFC). On citera l'IRM, « qui est entrée dans le champ de l'arsenal diagnostic » et se révèle irremplaçable pour les cardiopathies congénitales, la scintigraphie post-IDM, qui permet d'apprécier la FEVG, l'échographie en 3 dimensions et temps réel, et le scanner coronaire, qui ne peut pas encore remplacer la coronarographie, mais « qui mérite d'avoir une place avant l'examen invasif. »
Bien sûr, des problèmes demeurent, depuis l'inégalité de répartition des IRM sur le territoire, et la rareté des appareils dédiés au cardiovasculaire, jusqu'à l'irradiation liée au scanner, qui devient un problème de premier plan. Mais l'imagerie n'en demeure pas moins l'un des secteurs qui, aujourd'hui, présente le plus fort potentiel de développement.
Des résultats de registres ou d'études, nouveaux ou réactualisés
S'agissant des registres, les résultats d'EVABLAF (Pr Antoine Leenhardt, hôpital Lariboisière, Paris), sur l'ablation des FA par radiofréquences, et d'OFICA (Dr Damien Logeart, hôpital Lariboisière), sur l'épidémiologie de l'insuffisance cardiaque décompensée, seront présentés aux Journées Européennes. « On sait très peu de choses sur l'épidémiologie de la pathologie et sa prise en charge en France », rappelle le Pr Guéret.
Une mention particulière pour le registre FRANCE (FRench Aortic National Corevalve and Edwards), sur l'implantation de bioprothèses valvulaires par voie percutanée, qui sera présentée et discuté par les Prs Hélène Eltchaninoff et Alain Cribier (CHU de Rouen), le Dr Pascal Leprince (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris) et le Pr Patrick Nataf (hôpital Bichat, Paris). Ce registre, qui inclus 300 patients, a été lancé sur décision du Ministère de la Santé, grâce à l'impulsion de la HAS et à un financement de 6 millions d'euros de la DHOS, après que ces différents organismes aient constaté que la France, qui a joué un rôle pionnier dans cette technique, était en passe d'être distancée par d'autres pays. Un atelier sur les indications de l'intervention, et un vidéo-reportage sur ses aspects pratiques, seront également au menu.
Par ailleurs, les Journées Européennes seront l'occasion de présenter les résultats actualisés d'un certain nombre de registres et d'études, français ou internationaux : REVERSE, PLATO, MADIT-CRT, RELY, POPE, GRACE, CURRENT, ACTIVE-I.
Quelques occasions de ne pas mourir idiot
Enfin, pour les amateurs de synthèses lumineuses, des conférences seront données sur « Le futur du CT scan et de l'IRM », les « Trucs et astuces de la médecine par les preuves », et les « Troponines, passé, présent, futur ». Les auteurs, respectivement Joao Lima (Johns Hopkins University), Stuart Pocock (Londres) et Hugo Katus (Heidelberg, Allemagne), « figurent parmi les spécialistes mondiaux de ces questions », souligne le Pr Gabriel Steg (hôpital Bichat, Paris).
Et pour les amateurs de pochettes surprises, on note encore « Le renversement du temps, ondes et médecine », conférence de Mathias Fink, physicien français parait-il des plus brillants, et le non moins énigmatique « Obscurantisme et transparence », intitulé du discours par lequel l'académicien Erik Orsenna clôturera les Journées Européennes.
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Citer cet article: Journées Européennes de la SFC : l'imagerie pour fil conducteur - Medscape - 7 janv 2010.
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