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Auteurs

Vincent Richeux
Journaliste médical

Véronique Duquéroy
Directrice éditoriale, Medscape

Questionnaire original:
Laurie Scudder, PNP, DNP

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Sondage: Comment vont les médecins français?

Vincent Richeux, Véronique Duquéroy  |  19 mai 2016

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Les médecins français s’estiment-ils heureux et en bonne santé? Sont-ils satisfaits dans leur pratique quotidienne, leur vie personnelle? Combien d’entre eux souffrent de burnout? Ont-ils des a priori vis-à-vis de certains patients?

Plus de 450 médecins français ont répondu à un sondage de Medscape sur leur mode vie. L’occasion d’évoquer la pratique sportive, la consommation d’alcool, mais aussi leur rapport au cannabis et leurs convictions religieuses. Les résultats ont été comparés à ceux de leurs homologues américains et européens (anglais, allemands et espagnols).

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Échantillon: 456 médecins résidant et exerçant en France, inscrits sur medscape.com

Collecte des données: Sondage en anglais, en ligne entre le 4 novembre 2015 et le 11 janvier 2016 (IC de 95%, marge d’erreur du sondage: 4,6%).

Démographie: Quelle que soit la spécialité, l’échantillon était à prédominance masculine (deux tiers des répondants étant des hommes); L'âge suivait une distribution normale.

Comparaisons: Allemagne (n=600), Royaume-Uni (n=905), Espagne (n=581), États-Unis (n=15 800)

(R. Les valeurs dans les graphiques ont été arrondies et peuvent ne pas correspondre aux sommes décrites dans les légendes.)

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La grande majorité des répondants sont mariés.

Quelle que soit leur spécialité, la plupart des médecins français travaillent plus de 40 heures par semaine, un sur quatre effectuant plus de 60 heures. Ce sont les médecins généralistes qui rapportent les plus longues durées de travail.

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Parmi les médecins français ayant répondu au sondage, les généralistes sont les plus largement représentés, suivis par les anesthésistes-réanimateurs, les psychiatres et les cardiologues.

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La grande majorité des médecins français déclarent être en bonne ou très bonne santé. Un résultat assez similaire à celui de leurs confrères allemands, mais inférieur à celui indiqué par les Espagnols et les Américains. Les médecins américains ont d’ailleurs l’avis le plus positif, puisqu’ils considèrent leur état de santé comme étant excellent dans 24% des cas (13% pour les praticiens français).

Sans surprise, les plus jeunes s’affichent en meilleure santé.

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Deux médecins français sur trois affirment avoir un poids normal, ce qui les place en tête de liste de cette catégorie où s’affichent ensuite les médecins espagnols, allemands, anglais et américains.

Un praticien français sur quatre se déclare en surpoids. Quant à l’obésité, elle concerne 4% des médecins français, presque autant que leurs confrères espagnols, mais deux fois moins que ceux exerçant au Royaume-Uni et aux États-Unis.

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Chez les médecins français, il apparait que les femmes ont davantage de contrôle sur leur poids, comparativement à leurs confrères masculins, puisqu’elles sont 75% à déclarer un poids normal, contre 62% pour les hommes. Le surpoids est davantage rapporté par les 56 ans et plus que par les plus jeunes.

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Les médecins français se classent au dernier rang pour la fréquence d’une activité physique, loin derrière leurs collègues américains et espagnols. Les trois-quarts déclarent pourtant pratiquer une activité sportive au moins une fois par semaine.

Comparativement aux autres tranches d’âges, les 56 ans et plus sont plus nombreux à faire du sport au moins deux fois par semaine. On n’observe pas de différence entre les hommes et les femmes.

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La consommation de boissons alcoolisées chez les médecins est similaire d’un pays à l’autre. Les anglais sont toutefois les plus nombreux à déclarer boire de d’alcool au moins une fois par jour.

Dans la majorité des cas, les médecins français consomment moins d’une boisson alcoolisée par jour, ou n’en consomment pas du tout. Les généralistes consomment nettement moins que les autres spécialistes. Ce sont les plus âgés qui boivent le plus fréquemment de l’alcool. Ils sont en effet deux fois plus nombreux à déclarer consommer une à deux boissons ou plus par jour que les moins de 45 ans.

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Moins d’un médecin français sur cinq a déjà fumé de la marijuana dans un but récréatif. C’est le taux le plus faible comparativement à leurs voisins. En effet, un praticien espagnol sur quatre, et presque autant en Allemagne et aux États-Unis, ont expérimenté le cannabis.

Les médecins allemands sont les plus nombreux (12%) à consommer du cannabis dans un but thérapeutique. En France, même si le cannabis thérapeutique n’est pas autorisé, 7% des médecins affirment l’avoir personnellement utilisé dans cet objectif.

Voir notre Dossier sur le Cannabis et santé

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Indiqué dans le traitement des patients atteints de sclérose en plaque, le Sativex® est le seul médicament à base de cannabis autorisé en France. Mais il n’est toujours pas disponible, ce qui explique que la grande majorité des médecins français (81%) aient indiqué qu’ils ne prescrivent pas de cannabis à usage thérapeutique. En revanche, du côté de l’Allemagne, plusieurs médicaments à base de cannabis sont sur le marché depuis plusieurs années, dans le traitement des nausées liées à certains anticancéreux. Si plus de la moitié des praticiens allemands (54%) semblent l’ignorer, un sur dix en a déjà prescrit.

En Espagne, où un assouplissement de la législation a favorisé le développement de l’usage médical du cannabis, seuls 3% de médecins en ont prescrit.

Voir notre Dossier sur le Cannabis et santé (http://francais.medscape.com/dossier/cannabis-et-sante/2016)

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La plupart des praticiens français se considèrent heureux dans l’exercice de leur profession (73%) et dans leur vie personnelle (82%). La majorité d’entre eux restent modérés, en se déclarant « plutôt heureux ». Un médecin sur quatre s’estime toutefois « très heureux » dans sa vie professionnelle.  Ceux qui s’estiment malheureux associent surtout ce sentiment à leur vie professionnelle, plutôt qu’à leur vie personnelle.

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Environ un tiers des médecins français interrogés s’estiment en burnout. Un taux assez élevé, qui s’observe également chez leurs confrères allemands. Toutefois, il reste inférieur à ce qui est rapporté par les médecins anglais et américains, la moitié au moins se déclarant en burnout.

Selon l'Union française pour une médecine libre (UFML), le surmenage professionnel menaçait déjà 53% des médecins en France en 2007. Jusqu’à 60% des médecins généralistes étaient concernés. Du côté des États-Unis, une enquête de 2014 de la Mayo Clinic a établi à 55,4% le taux de médecins en épuisement physique et moral, soit une hausse de 10% par rapport à 2011.

Voir notre dossier spécial sur le burnout.

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La sévérité du burnout est évaluée sur une échelle de 1 à 7, allant de l’absence de répercussion sur le quotidien à une sévérité tellement élevée que la personne affectée envisage de quitter sa profession.

Le degré de sévérité moyen du burnout rapporté par les médecins français atteint 3,91. Il se révèle plus élevé que celui associé aux médecins exerçant en Allemagne (3,77) et en Espagne (3,71). Les praticiens espagnols étaient pourtant plus nombreux à se déclarer en burnout.

Les médecins anglais affichent le score de sévérité le plus élevé (4,39), suivis de près par leurs confrères américains (4,30).

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Les médecins français les plus jeunes rapportent des degrés de sévérité de burnout plus élevés. Ainsi, les moins de 45 ans ont évalué en moyenne le score de sévérité à 4,02, quand les praticiens de 56 ans et plus affichent un score de 3,71.

Selon une enquête menée en 2011 par l’Association d’aide aux professionnels de santé et médecins libéraux (AAPML) auprès de tous les internes de médecine générale de France, 58% d’entre eux présentaient au moins un des 3 critères de burnout. Une méta-analyse portant sur plusieurs études internationales a rapporté qu'un quart des médecins internes seraient dépressifs.

Les jeunes médecins ne seraient pas préparés à la pression et à la surcharge émotionnelle qui les attendent, a estimé, dans une interview à Medscape, le Pr Eric Galam, coordonnateur de l’association.

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Les tâches administratives constituent le facteur principal de stress ou d’épuisement favorisant l’émergence d’un burnout chez les médecins français, avec un score évalué à presque 5 sur une échelle de 1 à 7.

Le temps passé au travail s’avère particulièrement pesant, tout comme le nombre de patients pris en charge quotidiennement et la fatigue compassionnelle. Parmi les autres facteurs considérés comme les plus influents, figurent l’insatisfaction concernant ses revenus et l’incapacité à apporter aux patients les soins dont ils ont besoin. Le maintien des certifications DPC arrive en dernière position.

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Les médecins exerçant en France rapportent un état financier similaire à celui de leurs confrères anglais, mais bien moins satisfaisant que celui des praticiens américains et allemands.

Ainsi, la moitié des médecins français considèrent leur statut financier confortable. En revanche, 44% rapportent un faible niveau d’économies.

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Quasiment la moitié des médecins français considèrent avoir des revenus suffisants pour satisfaire leurs besoins, leurs envies, ainsi que ceux de leurs proches. Un avis plus souvent partagé par leurs confères exerçant en Espagne ou aux États-Unis.

En revanche, presque un praticien français sur cinq estime avoir des revenus insuffisants et n’imagine pas que sa situation financière va s’améliorer. Un opinion partagée par un médecin anglais sur quatre.

Sans surprise, en France, les médecins les plus âgés sont plus nombreux à déclarer une situation confortable (58%).  Près de la moitié des 45 ans et moins déclarent que leur situation économique est insatisfaisante, mais pourrait s’améliorer.

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Au total, 38% des médecins français ont avoué ressentir parfois des a priori envers certains profils de patients. Un taux similaire est observé au Royaume-Uni.

Les médecins français et anglais sont toutefois moins nombreux à affirmer avoir des a priori que leurs confrères américains, espagnols, et surtout allemands.

En prenant en considération l’âge des répondants, il apparait que ce sont surtout les plus jeunes qui sont les plus susceptibles de ressentir une appréhension devant certains patients. Les praticiens français âgés de moins de 45 ans sont en effet 44% à l’avouer, contre 32% pour les 46-55 ans et 36%, chez ceux âgés de 56 ans et plus.

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Plus de la moitié des médecins français interrogés considèrent que les troubles psychiques (60%) ou le degré d’intelligence (55%) de certains patients peuvent avoir des répercussions sur leur attitude. Parler une langue étrangère est aussi un facteur de préjugé important (48%). Le niveau d’attraction physique est également cité dans 36% des cas. Un praticien sur trois avoue une possible influence de l’âge ou du poids de leur patient.

Enfin, pour 24% des médecins, connaitre le pays d’origine de leurs patients pourrait modifier leur attitude. Dans 11% des cas, c’est l’origine ethnique, qui est évoquée.

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En France, les médecins généralistes semblent plus susceptibles de voir leur pratique influencée par leurs a priori, 45% ayant répondu par l’affirmative, contre 26% du côté des spécialistes.

Comparativement aux praticiens des autres pays interrogés, les médecins français sont plus nombreux à considérer que les a priori peuvent influencer sur la prise en charge des patients.

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Pour les médecins français, avoir des a priori envers les patients se traduirait par un traitement plus positif. En effet, 70% d’entre eux semblent plus disposés à adopter un comportement bienveillant, en accordant plus de temps au patient ou en ayant une attitude plus amicale. En comparaison, leurs confrères allemands, anglais et américains sont moins de la moitié à opter pour cette attitude positive. En Espagne, ce type de réaction est rapportée par seulement 22% des répondants.

À l’inverse, 57% des médecins français estiment que la répercussion de ces a priori peut aussi être négative. Les Allemands sont les plus nombreux (67%) à être de cet avis.

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Comme pour les médecins des autres pays européens interrogés, près de moitié des médecins français déclarent être croyants. Dans 45% des cas, ils sont pratiquants. Un taux bien plus faible que ce qui est affiché aux États-Unis, où 3 praticiens sur 4 rapportent une croyance religieuse. Et parmi eux, 59% mettent leur foi en pratique.

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Chez les français, les praticiens les plus âgés (56 ans et plus) s’affirment moins souvent croyants (38%) que leurs confrères plus jeunes (54%).

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