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Auteurs

Véronique Duquéroy
Directrice éditoriale, Medscape

Vincent Richeux
Journaliste médical

Liens d’intérêts : aucun

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Sondage : quelle est la situation financière des médecins français?

Véronique Duquéroy, Vincent Richeux  |  21 novembre 2016

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Diapositive 1

Quels étaient les revenus des médecins français en 2015? Ont-ils évolué par rapport à l’année précédente? Des indemnités complémentaires, telles que la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), ont-elles permis une amélioration de leur situation financière? Celle-ci varie-t-elle selon les spécialités?

Près de 700 médecins français ont répondu à cette nouvelle enquête de Medscape, un an après le premier sondage sur leur satisfaction professionnelle et financière. Ils ont indiqué leur rémunération, leurs revenus annexes, leur patrimoine, et plus encore.

Diapositive 2

Les médecins membres de Medscape exerçant en France ont été invités à répondre à ce sondage en ligne, entre le 25 mai et le 19 juillet 2016. Au total, 693 ont répondu au questionnaire.

L'échantillon est à prédominance masculine (70% des répondants). L'âge suit une distribution normale, les 50 ans et plus représentant 57% de l’échantillon.

Plus de la moitié des répondants exercent à l’hôpital, et environ 1 sur 3 en cabinet. Les médecins travaillant en cabinet sont majoritairement plus âgés que leurs confrères hospitaliers (36% vs 15% respectivement ont plus de 60 ans).

Le sondage a également été soumis aux médecins allemands membres de Medscape (604 répondants), l’occasion de comparer la situation financière entre les deux pays.

Les données sur les revenus présentées dans ce diaporama sont basées uniquement sur les médecins travaillant à temps plein (>40h par semaine), soit 83% des répondants.

Les valeurs dans les graphiques ont été arrondies et peuvent ne pas correspondre aux sommes décrites dans les légendes.

La marge d’erreur est de +/- 3,1% (IC 90%).

Diapositive 3

Près d’un répondant sur cinq est médecin généraliste. L’anesthésiologie est la deuxième spécialité la plus représentée avec un répondant sur neuf, suivie par la psychiatrie et la cardiologie.

*Autre : 2% en gériatrie, et 1% en santé publique, médecine du travail, ORL, addictologie, réadaptation

Diapositive 4

Le revenu* moyen des médecins français ayant répondu au sondage est de 93 700 euros, soit 7 800 euros par mois, pour une valeur médiane de 83 000 euros. La déclaration moyenne s’avère plus élevée chez les hommes, avec 28 000 euros annuels supplémentaires par rapport aux femmes. Parmi les spécialistes, les cardiologues sont de loin les mieux rémunérés, avec en moyenne 127 800 euros de revenu annuel.

Les libéraux déclarent 34 000 euros de plus que les hospitaliers. Ces résultats sont proches de ceux rapportés par l’Insee, qui indique dans son dernier rapport que les médecins exerçant en activité libérale ont gagné en moyenne, en 2011, 106 140 euros nets. Cette année-là, les spécialistes ont déclaré 133 460 euros de revenus moyens, contre 82 020 euros (6 835 euros par mois) chez les généralistes.

*Les revenus liés à la pratique n’incluent pas les activités médicales annexes non-associées aux soins délivrés aux patients, tels que des expertises, la promotion de produits, les allocutions etc.

Pour les médecins salariés, cela inclut le salaire net, les primes et les cotisations à un régime de participation aux bénéfices. Pour les médecins associés, cela inclut les revenus après impôts et les dépenses professionnelles déductibles, mais avant impôt.

Diapositive 5

Deux médecins sur cinq ont perçu des revenus complémentaires*, pour un montant moyen de près de 10 000 euros. Les disparités sont toutefois importantes, la valeur médiane étant de 2 500 euros. Ce type de rémunération apparaît plus fréquente chez les libéraux, les hommes et les plus de 45 ans.

Plus de la moitié des médecins généralistes déclarent des revenus hors soins, avec un montant moyen annuel de 14 000 euros, contre 8 500 euros du côté des autres spécialistes, qui semblent moins disposés à recevoir des revenus annexes.

*Revenus liés à des activités médicales annexes non-associées aux soins délivrés aux patients (p. ex. expertises, promotion de produits, allocutions etc.).

Diapositive 6

Interrogés sur l’évolution de leur rémunération annuelle en 2015 comparativement à 2014, la majorité des médecins indiquent un statu quo. Cependant, plus de la moitié des libéraux rapportent un changement, notamment une baisse de revenus pour 32% d’entre eux. Cette réduction dépassait 10% chez un libéral sur sept. Pour l’expliquer, les praticiens évoquent à plusieurs reprises, dans leurs compléments de réponse, une hausse des impôts ou une baisse d’activité, volontaire ou non, voire un épuisement professionnel, en raison notamment de patients devenus « trop exigeants ».

Selon la Caisse autonome de retraite des médecins français (Carmf), en 2014, les revenus des médecins libéraux avaient globalement augmenté de 2,7% par rapport à l’année précédente, en raison notamment de la mise en place du revenu sur objectif de santé publique (ROSP).

D’un autre côté, les généralistes ayant répondu au sondage sont plus nombreux à avoir rapporté une hausse des revenus (22%) comparativement aux autres spécialistes (15%).

Pour les trois-quarts des hospitaliers, le revenu n’a pas évolué en 2015, mais ils sont tout de même 14% à déclarer une hausse de la rémunération, en raison généralement d’un « changement de statut ». Du côté des cardiologues, les revenus se sont stabilisés pour les trois-quarts d’entre eux, seulement un sur dix rapportant une hausse par rapport à l’année précédente.

Comparativement à leurs collègues français, les médecins allemands étaient plus susceptibles de rapporter une augmentation de leur revenus en 2015 (37% vs. 17% respectivement).

Diapositive 7

Afin d'augmenter ses revenus, un médecin sur dix a commencé à offrir des services médicaux supplémentaires (services auxiliaires) qu’il ne considérait pas de son domaine auparavant. Une proportion qui se révèle deux fois moins élevée que celle rapportée dans notre sondage l’année précédente.

En revanche, plus d’un quart des médecins allemands déclarent qu'ils ont commencé à offrir de tels services.

Diapositive 8

Qu’ils soient hospitaliers ou libéraux, plus de 70% des médecins déclarent un patrimoine net* de moins de 600 000 euros. Chez ceux disposant d’un patrimoine inférieur à 200 000 euros, on retrouve majoritairement les plus jeunes (plus de la moitié des moins de 45 ans), des médecins exerçant en milieu hospitalier, mais aussi la moitié des femmes médecins.

Concernant les patrimoines plus élevés, un praticien sur dix déclare une valeur comprise entre 1 et 5 millions d’euros. Les médecins libéraux, les hommes et les plus de 45 ans sont les plus représentés dans cette tranche.

*Montant total des actifs (comptes bancaires, investissements, retraite, parts dans le domicile, valeur de la voiture(s), des bijoux etc.) moins le total du passif ou obligations vis-à-vis des emprunts (hypothèque, prêt(s), cartes de crédit, etc.)

Diapositive 9

Si la majorité des médecins français affirment n’avoir jamais ou rarement l’impression d’être en compétition avec leurs confrères sur le plan financier, ils sont tout de même un tiers à indiquer le contraire. Un médecin sur dix précise ainsi avoir « souvent », voire « toujours » cette impression. Une opinion davantage partagée par les médecins du secteur hospitalier que par ceux exerçant en libéral.

En Allemagne, le sentiment de compétitivité apparaît légèrement plus élevé qu’en France.

Diapositive 10

Chez un tiers des médecins interrogés, les indemnités complémentaires perçues concernent les congés payés (vacances, arrêts maladie, congé personnel/professionnel). Les apports de l’assurance maladie se placent en deuxième position, devant les indemnités de retraite.

La moitié des répondants n’ont pas reçu de prestations complémentaires, provenant notamment de contrat de prévoyance. Un constat rapporté, en toute logique, par la majorité des médecins libéraux.

Diapositive 11

Généralisée en 2012, la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) vient compléter le paiement à l’acte. Cette prime annuelle est versée par l’Assurance maladie aux médecins libéraux, en fonction de la qualité et l’organisation des soins, évaluées à partir d’indicateurs de santé.

Près de la moitié des médecins concernés par le dispositif ont indiqué que la ROSP a amélioré leur revenu de 2015. Ceux partageant cet avis étaient majoritairement plus âgés (45 ans et plus). Ce sont surtout les spécialistes qui en toute logique en ont le moins bénéficié.

En 2015, 4 500 euros ont été versés en moyenne dans le cadre de la ROSP aux quelques 90 000 médecins participant au dispositif, selon un bilan de l’Assurance maladie.  Elle atteint 6 400 euros pour les médecins généralistes.

Diapositive 12

Les deux-tiers des médecins français considèrent qu’ils vivent en accord avec leurs moyens, sans trop dépenser, ni accumuler de dettes.

En revanche, quasiment un médecin sur cinq estime vivre au dessus de ses moyens. Une affirmation plus fréquente chez les plus de 45 ans. En 2015, les répondants étaient deux fois moins nombreux à avoir cette impression.

A l’opposé, un médecin sur dix estime que ses revenus couvrent largement l’ensemble de ses dépenses, au point de considérer que l’entourage serait surpris de connaitre sa rémunération. Une part moins importante comparativement au sondage de l’année dernière.

Diapositive 13

Plus de la moitié des médecins, et en particulier les hommes, sont à l’origine de la majorité des revenus du couple. Seul un médecin sur dix affirme gagner moins que son conjoint.

Diapositive 14

Pour la majorité des médecins français, le remboursement des prêts immobiliers reste la principale dépense. Pour plus de la moitié, le remboursement concerne la résidence principale. Parmi les principales causes d’endettement, on retrouve ensuite le prêt pour l’achat d’un véhicule (un praticien sur trois) et les frais de scolarité des enfants.

Diapositive 15

La majorité des praticiens n’a pas subi de perte financière au cours de la dernière année. Ils sont un peu moins nombreux à faire ce constat que dans notre précédent sondage (64% contre 76%).

Un médecin sur cinq évoque des pertes financières en lien avec une hausse d’impôt. Les médecins non généralistes et ceux du secteur hospitalier s’affichent comme les principaux concernés par cette pression fiscale.

Parmi les causes de baisse de revenus, on retrouve, en deuxième position, l’apparition de difficultés dans la pratique de l’activité (chiffres d’affaire, modifications dans les remboursements, changement de situation professionnelle…), en particulier chez les libéraux.

Diapositive 16

Si la majorité des médecins estiment ne pas avoir fait d’erreur d’investissement, ils sont tout de même près d’un tiers à affirmer le contraire, les hommes de plus de 45 ans étant alors davantage représentés.

Les erreurs d’investissement concernent tout d’abord l’achat d’actions ou la participation au capital d’une société, puis les achats immobiliers.

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