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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Dans cette troisième édition de notre enquête sur les revenus et la satisfaction professionnelle, près de 1000 médecins français membres de Medscape ont répondu à nos questions sur l’évolution de leur salaire et de leur pouvoir d’achat, leur compétence professionnelle, la place de la téléconsultation et des outils connectés dans leur pratique, et plus encore. Voici les résultats, en images

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Revenus perçus en 2018

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Revenus perçus en 2018

En 2018, le revenu* annuel moyen des médecins français était de

97 000 €, ce qui correspond à une augmentation de 2% comparativement à 2016.

Les médecins généralistes gagnent toujours un peu moins que les autres spécialistes (96 000 € vs 98 000 €), mais l’écart s’est réduit, passant de 5% à 2% au cours des deux dernières années.

Les médecins libéraux ont déclaré des revenus de 40% supérieurs à ceux des hospitaliers, et sans surprise, les médecins plus âgés (45 ans et +) gagnent en moyenne 30% de plus que les plus jeunes.

Dans un rapport récent, la Carmf confirmait l’augmentation des revenus des médecins libéraux en 2017.   

*Revenu pour une pratique à temps plein (n’inclut pas les activités médicales non associées aux soins délivrés aux patients). Pour les médecins salariés, il inclut le salaire net, les primes et les cotisations à un régime de participation aux bénéfices. Pour les médecins libéraux/associés, il inclut les revenus après impôts et les dépenses professionnelles déductibles, mais avant impôt.

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Inégalité salariale entre les hommes et les femmes

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Inégalité salariale entre les hommes et les femmes

Dans notre sondage, les hommes ont déclaré un revenu d’environ 30 % supérieur à celui des femmes.

Selon l’observatoire des inégalités, plus on progresse dans l’échelle salariale, plus l’écart entre les femmes et les hommes est important. Ceci pourrait expliquer pourquoi la différence de revenus entre les sexes est particulièrement notable chez les spécialistes (40%), la catégorie la mieux rémunérée. Chez les généralistes, l’écart est de 20%, comparable à celui observé dans la fonction publique hospitalière, selon l’INSEE.

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Insuffisamment rémunérés

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Insuffisamment rémunérés

Le sentiment de frustration vis-à-vis du montant de leurs revenus reste élevé chez les médecins français. Les trois quarts d’entre eux ne s’estiment en effet pas suffisamment rémunérés « au regard des énormes responsabilités », des « études difficiles » et « de la charge de travail ». C’est particulièrement vrai chez les praticiens de moins de 45 ans, 83% d’entre eux considérant, tel ce jeune généraliste, qu’ils « ne sont pas rétribués à leur juste valeur ».

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Le pouvoir d’achat

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Le pouvoir d’achat

Un peu plus de la moitié des médecins français ont vu leur pouvoir d’achat diminuer en 2018. Les libéraux (67%), les plus de 45 ans (57%), les généralistes (55%) et les hommes (54%) étaient plus nombreux à rapporter une baisse.

Dans leurs commentaires, les médecins interrogés expliquent cette diminution par l’augmentation globale du coût de la vie, des charges et des taxes — certains dénonçant une « fiscalité démesurée » et des revenus qui ne suivent pas.

Pour les hospitaliers, c’est le « blocage des salaires de la fonction publique » et notamment la stagnation de la grille salariale du praticien hospitalier, qui sont principalement en cause.

Si certains reconnaissent, comme cet urgentiste, que les médecins ont certes « des revenus honorables par rapport au reste de la population », ils doivent, eux aussi, désormais « sans cesse calculer » pour maintenir leur niveau de vie.

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Évolution du pouvoir d’achat

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Évolution du pouvoir d’achat

Les médecins plus âgés témoignent d’un « manque de réévaluation du prix des actes en fonction de l'inflation depuis plus de 30 ans », alors que les coûts des assurances, des logiciels d'aide à la pratique et les charges de fonctionnement, augmentent. Un psychiatre estime que «le coût du travail (CARMF, URSSAF, impôts sur le revenu, assurances professionnelles…) a décuplé en une génération, anomalie qui explique les dépassements ou autres comportements déviants comme l'abattage.»

Un cardiologue indique : «Mon impôt sur le revenu est passé de 17 800 à 21 800 € … alors que mon salaire a augmenté de 3 euros depuis 2017 !»

Signe d’une paupérisation de la population, un psychiatre met en cause également l’augmentation du nombre de «patients en difficultés financières».

Plus rarement, la baisse d’activité (suite à un épuisement professionnel ou l’arrivée d’un enfant) est mentionnée pour expliquer la réduction du pouvoir d’achat.

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Temps de travail

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Temps de travail

Les médecins ont déclaré travailler* en moyenne 54 heures par semaine, les hommes travaillant environ 4 heures de plus que les femmes. 

Le temps consacré aux patients est de 44 heures par semaine, plus précisément 47 heures pour les libéraux et 43 heures pour les hospitaliers. Là encore, les hommes travaillent un peu plus que les femmes (45 h vs 42 h), avec une différence encore plus marquée chez les spécialistes (+7%) comparativement aux généralistes (+4%).

Les médecins voient en moyenne 78 patients par semaine, 82 pour les hommes, 70 pour les femmes. Les libéraux sont ceux qui en reçoivent le plus (110 vs 64 pour les hospitaliers), suivis des généralistes (115 vs 72 pour les spécialistes). Les plus jeunes voient un peu moins de patients (71 vs 81 pour les plus de 45 ans).

*ne comprend pas les heures allouées aux tâches administratives ou de gestion etc.

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Tâches administratives

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Tâches administratives

Un tiers des médecins consacrent au moins 15 heures par semaine à des tâches administratives. Les libéraux (47 heures) passent plus de temps que les hospitaliers (43 heures) à ce type d’activité. Chez les spécialistes, les femmes y consacrent en moyenne 1 heure de plus par semaine que leurs homologues masculins.

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Compétence professionnelle

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Compétence professionnelle

La majorité des médecins interrogés s’estiment compétents dans leur domaine. Les spécialistes sont deux fois plus nombreux à déclarer être « très satisfaits de leur performance professionnelle » versus les généralistes (13% vs 7%).

La reconnaissance des pairs et des patients sont les principales explications données par les répondants dans leurs commentaires : « Je pense être un bon médecin ; les patients semblent satisfaits de mes prestations et n'hésitent pas à l’exprimer. » Pour ce généraliste : « ma satisfaction, c'est d'abord celle des patients »

« Ma compétence, aussi bien technique que scientifique, est reconnue au sein de mon service et au sein de la communauté des cardiologues interventionnels français. »

Le « bon niveau de formation initiale et de formation continue » est également cité pour confirmer leurs compétences : « Je maîtrise les techniques chirurgicales et poursuis en même temps mes formations ». La pratique médicale reste un « travail stimulant intellectuellement » qui fait « qu’il y a toujours cette envie d'apprendre, de connaître », « j’ai le sentiment de progresser chaque jour et de m’améliorer, d’apprendre et de transmettre. »

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L’aspect le plus difficile du métier

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

L’aspect le plus difficile du métier

Les médecins français considèrent que les lourdeurs réglementaires constituent l’aspect le plus ardu de leur profession. Cela est particulièrement vrai pour les hommes (43% vs 30% des femmes), les généralistes (48% vs 37% des spécialistes), les médecins plus âgés (43% vs 30% des moins de 45 ans) et les libéraux (48% vs en hospitaliers 36%).

Travailler de longues heures est le deuxième aspect le plus frustrant exprimé par les praticiens, en particulier les femmes (34% vs 24% chez les hommes).

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L’aspect le plus gratifiant

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Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

L’aspect le plus gratifiant

La compétence professionnelle constitue l’aspect le plus gratifiant de la profession de médecin. La gratitude des patients et les relations positives qu’ils entretiennent avec eux sont également des éléments très valorisants, notamment pour les libéraux : 37% vs 27% des hospitaliers. Quant à ces derniers, ils sont plus nombreux (18%) à citer « le fait d’être utile à la société » que les libéraux (11%).

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Refaire carrière en médecine

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Refaire carrière en médecine

S’ils devaient recommencer, la grande majorité des médecins choisiraient de nouveau une carrière médicale. À l’inverse, un sur trois opterait pour une autre voie professionnelle, en particulier les moins de 45 ans (42% vs 30% pour les plus âgés). 70% choisiraient la même spécialité, mais seulement 30% éliraient le même lieu de pratique.

Plus de la moitié (52%) des médecins ne recommanderaient pas à leurs enfants de faire carrière en médecine. Les généralistes (58%), les femmes (58%), les moins de 45 ans (59%) et les libéraux (57%) étaient encore plus nombreux à déconseiller cette orientation.

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Rentabiliser la pratique : assistant(e)s, infirmier(ière)s, plateformes de rendez-vous

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Rentabiliser la pratique : assistant(e)s, infirmier(ière)s, plateformes de rendez-vous

17% des médecins travaillent avec au moins un(e) assistant(e) médical(e) et 63% avec un(e) infirmier(ière). Ce type de collaboration a permis d’augmenter la rentabilité de la pratique dans 46% des cas.

Un quart des médecins interrogés déclarent utiliser des plateformes de rendez-vous : plus précisément 48% des libéraux, et notamment 37% des généralistes, versus 12% des hospitaliers. Dans la grande majorité des cas (82%), l’utilisation de ces plateformes n’ont pas permis d’augmenter les revenus comparativement à celle d’un secrétariat « classique ».

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Améliorer la pratique : la téléconsultation

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Améliorer la pratique : la téléconsultation

Seulement un médecin sur 6 pratique la téléconsultation (p. ex. pour des demandes d'expertise ou des consultations patient).

En pratique, les deux tiers de ces utilisateurs se déclarent satisfaits, en particuliers les généralistes (78%). « Incontournable à l'avenir », la téléconsultation serait un « complément adapté pour pallier à la pénurie médicale », selon eux. Elle constitue « un gain de temps pour tout le monde », car elle permet d’éviter « les déplacements intempestifs pour les patients » qui « souvent habitent loin ou ont du mal à se déplacer ». D’autres apprécient de pouvoir demander de « nombreux avis à des collègues » et estiment que « de toute façon, 80 % de la décision [thérapeutique] dépend de la conversation ».

Pour ceux qui ne pratiquent pas la téléconsultation, 16% envisagent certainement de le faire, 44% peut-être un jour, 40% pas du tout. 

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Non à la téléconsultation

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Non à la téléconsultation

Si dans certaines spécialités, comme la chirurgie ou la réanimation, la téléconsultation est plus difficile à envisager, pour d’autres, elle n’a tout simplement pas sa place en médecine. Les quatre raisons les plus citées pour ne pas pratiquer la téléconsultation sont :

  1. La clinique et la relation avec le patient : celle-ci se doit d’être « visuelle, face à face et physique » ; « je préfère le contact direct avec les patients », « j’ai besoin de voir et de sentir ». « La médecine est avant tout clinique… ce n’est plus de la médecine si on n’a pas le patient devant soi »
  2. Le risque d’erreur médicale : « C’est de la médecine de mauvaise qualité » qui « peut mettre la vie des patients en danger ». De plus, le « flou juridique » ne protègerait pas le praticien contre des retombées légales éventuelles.
  3. Le manque de temps : « Je suis déjà débordée sans la téléconsultation », elle « viendrait donc mettre une charge supplémentaire à mon planning ». « Trop chronophage », elle nécessite également « du temps d'apprentissage et d'organisation avec tous les acteurs concernés... en plus du travail quotidien ».
  4. Une trop faible rémunération : La téléconsultation « n’est pas, ou pas assez, rémunérée. »

Pour ce médecin libéral, « c’est une bonne idée, mais une mauvaise réponse au problème sanitaire français. Libérez les médecins de leurs corvées inutiles, et ils s'occuperont mieux des patients. La téléconsultation actuellement ne va faire qu'exploser les coûts de santé sans apporter un plus médical pour la population. Par contre, d'un point de vue politique, oui c'est en effet un excellent placebo. »

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Améliorer la pratique : outils et objets connectés

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Améliorer la pratique : outils et objets connectés

Un médecin sur 3 utilise des outils ou des objets connectés (traqueur d'activité, de sommeil, etc.). Parmi les dispositifs cités, on retrouve surtout les montres connectées, mais aussi des stéthoscopes connectés (qui envoient les données via Bluetooth). Si certains recommandent le podomètre, le polygraphe du sommeil ou l’automesure tensionnelle et glycémique à leurs patients, d’autres sont plus sceptiques : « j'ai testé les traqueurs d'activité et je trouve qu'ils sont peu fiables. » « Je ne les conseille pas aux patients : pas de médicalisation de la vie quotidienne ! ». Pour d’autres, c’est « incompatible avec le secret médical ».

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Profil des participants

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Profil des participants

863 médecins exerçant à temps plein en France et membres de Medscape ont participé à ce sondage* en ligne entre le 28 janvier et le 10 avril 2019. La majorité étaient des hommes (68%) travaillant à l’hôpital (64%). Environ un quart des praticiens interrogés exerçaient en Ile-de- France.

*Marge d'erreur à +/- 3,34%, IC de 95%. Données non pondérées, recueillies à partir d'un échantillon aléatoire de membres de Medscape.

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Spécialités

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Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

Véronique Duquéroy | 2 juillet 2019 | Auteurs

Spécialités

Dans notre échantillon, un répondant sur cinq était médecin généraliste*. Les autres spécialités les plus représentées étaient la médecine d'urgence (11%), l'anesthésiologie (10%), la psychiatrie (7%) et la cardiologie (6%).

*Dans ce diaporama, « spécialistes » renvoie à « médecins de toute spécialité sauf médecine générale », pour comparer spécifiquement ce groupe aux médecins généralistes.

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